La dernière étape de montagne s’est jouée sur un format dynamique de 129,7 kilomètres jusqu’à Luz Ardiden. C’était la dernière chance pour les grimpeurs d’aller chercher un morceau de gloire. Mais le meilleur d’entre eux est aussi le patron du Tour depuis l’étape du Grand-Bornand, et l’a encore prouvé dans le final du jour. Tadej Pogacar, qui a choisi de durcir la sélection dans les 3,5 derniers kilomètres d’ascension, a comme la veille distancé ses rivaux avec autorité pour aller chercher sa 3e victoire d’étape cette année, la 6e sur sa carrière débutée en 2020. Il met en même temps la main sur le maillot à pois que Wout Poels n’a pas été en mesure de défendre, et se présentera demain pour les trois étapes restantes avec un avantage de 5’45’’ sur Jonas Vingegaard et de 5’51’’ sur Richard Carapaz.
Le champion du monde rejoint l’échappée
Le départ est donné de Pau pour 144 coureurs. Dès le premier kilomètre de course, un trio se détache avec Matej Mohoric (Bahrain-Victorious), Sean Bennett (Qhubeka-Nexthash) et Chris Juul-Jensen (BikeExchange), qui peinent à creuser l’écart en raison des tentatives de contre-attaque. Elles sont dans un premier temps infructueuses, jusqu’à ce que Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) se porte candidat au km 7, suivi par Pierre-Luc Périchon (Cofidis), avec qui il opère la jonction en tête au km 32. Derrière cette échappée, la formation Bahrain Victorious mène grand train en tête du peloton pour favoriser les intérêts du maillot à pois Wout Poels. L’écart reste ainsi contenu à 1’20’’ au sprint intermédiaire de Pouzac (km 62,7), où Juul-Jensen s’est déjà relevé. Sean Bennett suit cet exemple juste après, tandis que ce sont les premières pentes du Tourmalet qui ont raison de Périchon, laissant Alaphilippe et Mohoric ouvrir la route en duo.
Latour en tête au Tourmalet
Dans la montée du Tourmalet, plusieurs contre-attaquants se lancent. À 6 km du sommet, Alaphilippe et Mohoric sont accompagnés d’Elissonde (Trek-Segafredo), Latour (TotalEnergies), Fraile, Izagirre (Astana-PremierTech), Gaudu, Madouas (Groupama-FDJ) et Guerreiro (EF-Nippo). Mais ce groupe de 9 coureurs explose : Alaphilippe est par exemple lâché à 3,5 km du col, puis c’est finalement en duo que Latour et Gaudu basculent dans cet ordre. Le groupe des favoris, qui a perdu en route Rigoberto Uran, accuse alors un retard de 50’’.
Mas tente sa chance
David Gaudu exploite la descente pour distancer Pierre Latour, mais le peloton est à ses trousses. Il s’engage en tête dans la montée finale avec 30’’ d’avance sur ce groupe principal qui a repris tous les intercalés et comprend une cinquantaine de coureurs. La sélection est alors menée par les équipiers d’Ineos Grenadiers, qui fondent sur le grimpeur français à 9,5 km de l’arrivée. A 5 km de l’arrivée, le groupe réduit à une vingtaine de coureurs subit un nouvel essorage, cette fois-ci signé Rafal Majka, pour préparer l’offensive de Pogacar. Le Maillot Jaune place en effet une accélération à 3,5 km du sommet et réduit l’élite à 5 coureurs, avec Enric Mas, Sepp Kuss, Jonas Vingegaard et Richard Carapaz. Le coureur de Movistar se montre entreprenant dans le dernier kilomètre, mais subit la contre-attaque de Pogacar, qui se débarrasse de ses rivaux sans attendre un sprint. Il remporte sa 3e étape de l’année, après le chrono de Laval et celle d’hier au col du Portet.
