Un final en apothéose était attendu pour fêter le cinquantième anniversaire de la première arrivée sur les Champs-Elysées, avec un circuit emmenant à trois reprises les coureurs sur la butte Montmartre. Et un match royal a bien eu lieu dans Paris avec le Maillot Jaune déterminé à batailler pour l’étape, mais opposé à un Wout van Aert des grands jours, quasiment sur son terrain avec un scénario et un climat de classique flamande. Déjà vainqueur sur les Champs-Elysées au sprint en 2011, le chasseur de classiques de Visma-Lease a Bike remporte sa 10e étape sur le Tour de France, trois ans après son dernier succès en contre-la-montre à Rocamadour.
Le classement général n’a pas été affecté par le verdict de la 21e étape. Tadej Pogacar remporte le Tour de France pour la 4e fois et égalise le score de Chris Froome, avant de s’attaquer au record détenu par Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Miguel Indurain et Bernard Hinault. Jonas Vingegaard reste son premier poursuivant, le podium étant complété par Florian Lipowitz, également lauréat du maillot blanc qui fête lui aussi son cinquantième anniversaire.
Le classement général figé au km 82
Le peloton est réuni avec 160 coureurs au départ de la dernière étape de Mantes-la-Ville. Les premiers kilomètres sont parcourus à allure très modérée, et même en parade, avec séances de photos au programme pour tout le monde. Les coureurs sont rapidement informés qu’en raison de la chaussée glissante sur certains passages, les temps du classement général seront figés au km 82, c’est-à-dire au 4e passage sur la ligne d’arrivée.
Un dernier sprint intermédiaire pour Milan
Le rythme augmente très progressivement jusqu’à l’entrée du peloton dans Paris, puis de façon beaucoup plus nette en pénétrant sur les Champs-Elysées pour la première fois. Magnus Cort est le premier à se montrer à l’avant pour une très courte aventure en tête au kilomètre 63. Il est imité par Alexis Renard pour une expérience similaire, puis par un duo composé de Florian Lipowitz et Quin Simmons, qui passe une dizaine de kilomètres en tête après avoir assisté à une dernière victoire de Jonathan Milan au sprint intermédiaire (km 75,9).
Première visite à Montmartre et première sélection
Les hostilités sont réellement déclenchée lors de la première visite du Tour sur la butte Montmartre, par Julian Alaphilippe qui essore le premier le peloton, rejoint juste avant le sommet par Tadej Pogacar. Sur cette première escalade, une élite se détache avec 27 coureurs : Tadej Pogacar (UAE Team Emirates-XRG), Victor Campenaerts, Matteo Jorgenson, Wout van Aert (Visma-Lease a Bike), Valentin Paret-Peintre (Soudal-Quick Step), Neilson Powless (EF Education-EasyPost), Biniam Girmay (Intermarché-Wanty), Matej Mohoric, Fred Wright (Bahrain Victorious), Axel Laurance (Ineos Grenadiers), Jasper Stuyven (Lidl-Trek), Clément Russo (Groupama-FDJ), Kaden Groves (Alpecin-Deceuninck), Julian Alaphilippe, Matteo Trentin (Tudor), Kévin Vauquelin (Arkéa-B&B Hotels), Aurélien Paret-Peintre, Bastien Tronchon (Decathlon-Ag2r La Mondiale), Alex Aranburu, Dylan Teuns (Cofidis), Mike Teunissen, Davide Ballerini (XDS-Astana), Pavel Bittner, Tobias Lund Andresen (Picnic-PostNL), Arnaud de Lie, Jenno Berckmoes (Lotto) et Jonas Abrahamsen (Uno-X).
Le coup de force de Van Aert
Dans le tour de circuit suivant, c’est à nouveau Pogacar qui place une belle accélération à 600 mètres du sommet et réduit le cercle des prétendants à six rivaux, avec Ballerini, Van Aert, Jorgenson, Mohoric et Trentin. Ils ont 30’’ d’avance en entrant dans le dernier tour de circuit, et donc 15,7 km à parcourir. Matteo Jorgenson tente à deux reprises mais sans succès d’anticiper la dernière ascension de la butte Montmartre, où le Maillot Jaune imprime un rythme infernal qui casse le groupe. Mais le coup de force de Wout van Aert à 300 mètres du sommet le laisse sans réaction. Le coureur belge vient de faire la différence et creuse l’écart pour obtenir un avantage de 22’’ sous la Flamme Rouge, puis terminer son chef d’œuvre en solitaire.