50 ans, ça se fête ! On ne parle pas des tempes grisonnantes et de la bedaine superflue, mais bien du souvenir de l’année 1975, lorsque le Tour de France s’est achevé pour la première fois sur les Champs-Elysées, en conclusion d’une édition d’exception qui avait vu Bernard Thévenet mettre fin au règne d’Eddy Merckx. Bien que battu, le champion du monde d’alors s’était battu comme un beau diable pour tenter de faire la peau jaune du Français, y compris sur le circuit final en pleine séance inaugurale. Le rendez-vous parisien de fin de Tour est ensuite devenu durant cinq décennies une sorte de championnat du monde officieux des sprinteurs, le nec plus ultra pour les fonceurs de la dernière ligne droite. Mais pour cet anniversaire si spécial, les bolides ne seront pas nécessairement de la « party ».
Car dans le sillage de la course olympique de l’été 2024, le parcours de la 21e étape a été adapté afin que le peloton du Tour puisse lui aussi visiter la butte Montmartre, et pourquoi pas s’y disloquer sous l’effet de la pente de la rue Lepic, véritable tremplin à puncheurs. Dans cette nouvelle version du circuit final, ce raidard intraitable sera emprunté à trois reprises, soit autant d’occasions de dynamiter la course. Mais c’est bien au troisième passage, soit à 6,1 km de la ligne d’arrivée, que pourrait se jouer ce bouquet d’un rare prestige. Son parfum aura peut-être une chance de stimuler à nouveau l’appétit du Maillot Jaune Tadej Pogacar, qui n’exclut pas non plus d’envoyer son adjoint Jonathan Narvaez le cueillir. Il est certain que les experts des gros pourcentages auront envie de tenter leur chance. Kévin Vauquelin, avec ses résultats récents sur la Flèche Wallonne (2e en 2024 et 2025), pourrait ainsi terminer en beauté son deuxième Tour, mais son modèle sur le Mur de Huy, Julian Alaphilippe (vainqueur 2018-19-21), tient lui aussi l'opportunité de signer un retour enfin gagnant. Mais il serait étonnant de ne pas voir Ben Healy, Wout van Aert, Primoz Roglic, Michael Valgren ou encore Romain Grégoire, entre autres, s’incruster à la fête.
