« Je suis complètement détruit. Je n’arrive pas à y croire. Gagner une étape depuis l’échappée, c’était déjà incroyable. Mais là, le faire devant le groupe des favoris, face aux meilleurs coureurs du monde… j’ai l’impression de rêver. Je ne sais même pas ce que je viens de faire.
Après la descente vers La Plagne, je parlais à la radio, Tobias Foss était là, et j’ai échangé avec notre directeur sportif, Zak Dempster. Je me suis dit : aujourd’hui, c’est la dernière étape de montagne. Je ne joue pas le général, mais je vais essayer de m’accrocher, voir ce que donnent les jambes dans les premiers kilomètres de l’ascension. J’ai dit à Tobias de lever le pied : ‘Demain, c’est ton jour, et moi je vais voir ce que je peux faire ici.’
Comme je ne représente pas une menace au général, je me suis dit qu’ils allaient peut-être se marquer entre eux. J’ai juste tenté, je n’ai pas accepté de renoncer. Tadej et Jonas sont les plus forts du monde, presque des extraterrestres, et moi je suis humain. Je n’arrive pas à croire que je les ai battus aujourd’hui.
J’ai essayé de ne pas regarder derrière, d’aller aussi vite que possible. Je l’ai fait, et ça a suffi. C’est juste fou.
J’ai été malade la dernière semaine du Giro. Quelqu’un m’a percuté et j’avais mal au genou. J’ai quand même fini à Rome, mais j’espérais mieux. Aller ensuite sur le Tour et y remporter deux étapes… c’est complètement fou. »
