Depuis le départ de Bilbao, Wout van Aert et Mathieu Van der Poel ont rempli à merveille leurs rôles respectifs d’équipiers. Côté Jumbo-Visma, le champion belge a nettement contribué à la conquête du Maillot Jaune par Jonas Vingegaard, qui ne s’imaginait pas bénéficier d’un avantage de 25’’ sur Tadej Pogacar à ce stade de la partie. Et le coureur d’Alpecin-Deceunick a surtout été jusqu’ici le poisson-pilote auteur d’un sans-faute qui a accompagné Jasper Philpsen dans ses trois sprints victorieux, en autant de possibilités qui lui étaient offertes. Mais ces deux gagneurs-nés peuvent-ils se contenter d’un job de domestique à plein temps sur la Grande Boucle ? Justement, la huitième étape à Limoges présente un faux profil de parcours pour sprinteurs. Elle pourrait très bien convenir à un solide groupe d’échappés, et les deux côtes des 20 derniers kilomètres ont toutes les chances d’éliminer les plus rapides des sprinteurs. En réalité, l’arrivée en bosse dans le centre de Limoges serait davantage taillée pour des coureurs comme Van Aert, Van der Poel, Alaphilippe ou encore Mohoric. Il est certain que MVDP devient sentimental quand les clins d’œil du destin se présentent, et l’idée de s’imposer à une vingtaine de kilomètres de la maison de vacances de son enfance, chez son « Papy-Poupou » à Saint-Léonard-de-Noblat, où sera donné le départ de l’étape de demain, nourrit son ambition. Dans ces conditions, il y a peu de chances de revoir à Limoges un sprint aussi serré que celui qui avait été disputé en 2016 sur un terrain plus propice à Marcel Kittel, qui avait battu avec un écart infime Bryan Coquard… lequel n’a pas dit son dernier mot pour une revanche. « Le coq » s’est montré en forme depuis le début du Tour, et n’a rien contre les raidards !
