Édition 2025
L'histoire
L’ancienne équipe Garmin, qui a débuté sur le Tour de France en 2008 à Brest, apporte la démonstration que la puissance financière et la programmation ne déterminent pas tout dans le cyclisme du XXIe siècle puisqu’avec l’un des plus faibles budgets et de régulières grosses incertitudes quant à son avenir, elle a mené Rigoberto Uran sur la deuxième marche du podium final en 2017. Education First, avec son maillot à dominante rose, prolonge l’aventure avec un sponsor-titre qui lui a apporté une certaine stabilité (depuis 2018). Au commencement de l’histoire de cette formation américaine, s’érigeait une philosophie de l’antidopage, portée par deux hommes, Jonathan Vaughters, le manager, et David Millar, redevenu coureur après un break salvateur.
La quatrième place finale de Christian Vande Velde à Paris en 2008 a précédé trois autres classements inattendus dans les dix premiers : Bradley Wiggins, 4e en 2009, Ryder Hesjedal, 7e en 2010, Tom Danielson, 9e en 2011. Le jeune Andrew Talansky, 10e en 2013, a refermé la parenthèse malheureuse de 2012 (chute collective en Lorraine). Vainqueur du Dauphiné en 2014, le « pitbull » américain a dû quitter le Tour suivant la mort dans l’âme mais son équipe a remarquablement redressé la tête et remporté une émouvante victoire à Bergerac par l’intermédiaire de Ramunas Navardauskas.
La formation basée à Boulder, Colorado, n’a plus gagné sur la Grande Boucle jusqu’au coup de rein d’Uran à Chambéry en 2017. En 2015, Talansky s’est classé 11e au général et 2e à Pra Loup, Dan Martin 2e à Mûr-de-Bretagne et à Cauterets, Hesjedal 3e à l’Alpe d’Huez. Elle n’a guère connu la réussite à la fin des années 10, Uran se contentant de la septième place, sans prendre de risques, en 2019. L’équipe américaine a plus fait parler d’elle en 2018 lorsque Lawson Craddock est devenu le premier coureur de l’histoire du Tour à conserver la dernière place du début à la fin. Omoplate fêlée dans un accident le premier jour, il a rallié Paris au courage. Alors que les grands débuts sur la Grande Boucle de la pépite colombienne, Sergio Higuita, étaient particulièrement attendus, c’est son compatriote Dani Martinez qui a crevé l’écran en s’imposant au Puy Mary en 2020. Higuita n’est pas passé loin de la victoire d’étape à Quillan (3e) en 2021. Il a mieux fini le Tour (8e au col du Portet et 7e à Luz Ardiden) que Rigoberto Uran, descendu de la deuxième place au général au soir du Mont Ventoux à la dixième à Paris. Avant de connaître un sursaut par une victoire d’étape à la Vuelta, le vétéran colombien n’a plus fait mieux que 25e du Tour 2022, supplanté par son coéquipier américain Neilson Powless, 12e au final après avoir effleuré le Maillot Jaune deux jours de rang, dauphin de Wout van Aert après l’étape des pavés du Nord puis de Tadej Pogacar à Longwy. 2e à Mende, Alberto Bettiol a échoué à imiter Magnus Cort, vainqueur d’étape à Megève, et il faut rappeler que le Danois n’a pas attendu cette consécration pour effacer le fiasco Stefan Bissegger, tombé deux fois durant le contre-la-montre de Copenhague, et se rendre populaire : échappé tous les jours sur les routes de son pays, et encore au retour en France pour franchir en tête chaque petite côte, il a porté le maillot à pois jusqu’à la neuvième étape !
Le recrutement du champion olympique Richard Carapaz, 3e du Tour de France 2021, était censé permettre de tourner la page Uran (71e du Tour 2023), mais l’Équatorien est tombé dès la 1re étape et n’a pu repartir le lendemain tandis que l’Anglais James Shaw se révélait en montagne, 5e à Cauterets et 7e au Grand Colombier, avant de devoir à son tour quitter l’épreuve, victime de la même chute que Romain Bardet aux deux-tiers du Tour. Le champion olympique 2021 a retrouvé la lumière sur le Tour 2024 : Maillot Jaune (pour la première fois) à Turin au terme de la 3e étape, il a remporté la 17e à SuperDévoluy et pris le maillot à pois à Isola 2000 (19e étape) pour le conserver jusqu’à la fin. On le disait plus intéressé en fin de carrière par de tels coups d’éclats que les classements généraux des Grands Tours et il a prouvé le contraire en terminant 4e de la Vuelta 2024 et 3e du Giro 2025 !
- Victoire Finale0
- Victoires d'étapes11
- Maillots jaunes8
- Victoires Annexes3
Victoire finale : 0
Place d’honneur : 1
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2017 : Rigoberto Uran, 2e
Victoires d’étapes : 11
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2011 : contre-la-montre par équipe, aux Essarts ; Tyler Farrar, à Redon ; Thor Hushovd, à Lourdes et à Gap
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2012 : David Millar, à Annonay-Davézieux
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2013 : Dan Martin, à Bagnères-de-Bigorre
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2014 : Ramunas Navardauskas, à Bergerac
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2017 : Rigoberto Uran, à Chambéry
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2020 : Daniel Martinez, au Puy Mary
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2022 : Magnus Cort, à Megève
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2024 : Richard Carapaz, à SuperDévoluy
Victoire dans les classements annexes : 3
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2011 : classement par équipes
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2024 : Richard Carapaz (meilleur grimpeur et super combatif)
Maillots Jaunes : 8
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2011 : Thor Hushovd, sept jours
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2024 : Richard Carapaz, un jour
PARTICIPATIONS : 17 (depuis 2008)
LE CHIFFRE
2 : la meilleure place obtenue au classement général du Tour de France par un coureur de Jonathan Vaughters, Rigoberto Uran, en 2017, après les quatrièmes positions de Christian Vande Velde en 2008 et Bradley Wiggins en 2009.
LES DATES
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4 juillet 2011 : au lendemain de la concrétisation de son rêve de remporter le contre-la-montre par équipes, Jonathan Vaughters savoure la victoire à Redon de son sprinteur maison, Tyler Farrar, et le Maillot Jaune porté par Thor Hushovd.
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13 juillet 2012 : David Millar, incarnation de la politique antidopage de l’équipe, vit sa rédemption finale en renouant avec le succès sur le Tour, à Annonay-Davézieux.
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1er juillet 2024 : Richard Carapaz endosse pour une journée le Maillot Jaune, prélude à ses conquêtes du maillot à pois et de la super combativité.
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