Le ton est donné en entrant dans la préfecture de l’Indre, qui n’a pas hésité à afficher le panneau « Cavendish city » à l’entrée de la ville, en hommage à tous les faits d’armes du sprinteur britannique. Le recordman des victoires d’étapes a en effet débuté sa collection de 35 bouquets en 2008 à Châteauroux, et y a triomphé à chaque fois qu’il y a posé les roues de son vélo, c’est-à-dire en 2011 et en 2021. Le « missile de Man » ne sera pas là pour batailler cet après-midi, la succession est donc ouverte et la journée d’hier désigne un prétendant évident en la personne de Jonathan Milan. L’Italien est en apparence l’exact contraire du citoyen d’honneur de la ville avec son physique de colosse, mais la démonstration de puissance faite à Laval lui donne des airs de ressemblance, bien qu’il ne soit qu’au tout début de ses œuvres sur le Tour.
Le coureur de Lidl-Trek aura certainement la faveur des pronostics, mais dans la série des matchs qui lui restent à livrer, ses opposants auront encore des arguments à faire valoir. Tim Merlier a été handicapé par une crevaison dans l’approche du final mayennais et a probablement dépensé pour son retour dans le peloton une partie de l’énergie qui lui a manqué pour faire jeu égal avec Milan, ce qui ne sera pas nécessairement le cas cet après-midi. Et les battus d’hier prendront cette étape de 174,1 km comme la possibilité d’une revanche. Wout van Aert, 2e du sprint à Laval, a pu reprendre confiance en sa pointe de vitesse, de même que Kaden Groves, pour sa première tentative en tant que substitut de Philipsen, peut aussi nourrir les plus hautes ambitions après sa 3e place. Enfin, Biniam Girmay ne s’est pas encore montré convaincant depuis le départ de Lille, mais il n’est pas trop tard pour se montrer tranchant.