En réalité, il s’agit plutôt d’une demi-heure de vérité, puisque les 22,4 kilomètres qui séparent aujourd’hui Passy de Combloux, même avec la côte de Domancy qui ralentira nettement la cadence, ne demanderont pas une durée d’effort supérieure aux 157 coureurs encore en compétition à l’attaque de la troisième semaine. En revanche, il est assuré que ce contre-la-montre sera disputé avec une intensité maximale par les coureurs qui s’y présentent avec un enjeu majeur, à commencer par les deux rivaux pour le Maillot Jaune, dont la bataille a commencé sur des chapeaux de roues dès le départ de Bilbao. 15 étapes plus tard, Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar ne sont séparés que de dix secondes, et ils se sont le plus souvent départagés au jeu de bonifications dont la conquête exige une débauche d’énergie monumentale pour les duettistes et pour leurs équipiers. Aujourd’hui, la confrontation se tiendra certes à distance mais dans un match de puissance qui se joue d'homme à homme, et dont l’impact ne tiendra pas nécessairement dans une poignée de secondes.
Le duel qui tient en haleine tous les amateurs de vélo ces deux dernières semaines domine aussi d’autres parties de bicyclettes qui pèsent lourd. C’est le cas de la chasse pour la 3e place entre Carlos Rodriguez, Adam Yates et Jai Hindley, qui pourrait aussi connaître toute la semaine et dès aujourd’hui des rebondissements. Globalement, les places dans le Top 10 restent très convoitées, et pas seulement celle qui désignera le meilleur Français entre David Gaudu et Guillaume Martin, à ce jour respectivement 9e et 10e. Enfin, la question de la gagne de l’étape du jour ne se tranchera pas nécessairement entre Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar : Wout van Aert n’a jamais attendu aussi longtemps pour remporter sa première étape, lors des quatre précédents Tours de France. C’est peut-être aussi sa demi-heure de vérité.