Quelques jours après l’embrasement de la cité, un spectacle qui figure un gigantesque incendie de la ville médiévale fortifiée, ce sont les incessants mouvements d’attaques et de contre-attaques qui ont mis le feu à la route entière séparant aujourd’hui Muret de Carcassonne. Après les nombreux acteurs qui ont animé l’étape, dont Michael Storer, Carlos Rodriguez, Quinn Simmons, Wout van Aert et Mathieu Van der Poel, c’est Tim Wellens qui a mis fin aux débats en attaquant à 43 km de l’arrivée, pour terminer son œuvre en solitaire. Le champion de Belgique, déjà vainqueur d’étape sur le Giro et la Vuelta, complète sa collection en s’imposant pour la première fois sur le Tour de France, où il est pourtant venu pour prêter main forte à Tadej Pogacar, son leader chez UAE Emirates XRG. Le Maillot Jaune profitera d’une journée de repos avec une avance inchangée de 4’13’’ sur Jonas Vingegaard et 7’53’’ sur Florian Lipowitz, avant de s’attaquer mardi à l’étape du Mont Ventoux.
Chute au km 18
Après le forfait de Lennart Van Eetvelt (Lotto), il reste 166 coureurs dans le peloton au départ de Muret. Comme souvent, les candidats à l’échappée sont nombreux et au km 5, Neilson Powless est le premier d’une longue série d’attaquants et de contre-attaquants du début de l’étape. Pendant qu’il est rejoint par Foss (Ineos-Grenadiers), Fedorov (XDS Astana) et Lutsenko (Israel-Premier Tech), une chute au km 18 dans laquelle est notamment impliqué Florian Lipowitz occasionne une cassure dans le peloton, juste au moment où la bataille fait rage : dans le premier groupe, de nombreuses équipes cherchent à être représentées dans le coup gagnant ! Jonas Vingegaard évolue aussi momentanément dans un groupe piégé par la cassure.
Van der Poel à l’initiative
Au km 27, c’est Mathieu Van der Poel qui lance un nouveau mouvement d’attaque comprenant dans un premier temps 9 coureurs, puis s’étoffe pour accueillir 15 coureurs. Au sprint intermédiaire, le peloton qui s’est reconstitué n’accepte absolument pas le départ de Wellens (UAE), Campenaerts, Van Aert (Visma), Powless (EF), Mohoric (Bahrain Victorious), Russo (Groupama-FDJ), Groves, Van der Poel (Alpecin-Deceuninck), Vercher (TotalEnergies), Lund Andresen (Picnic-PostNL), Lutsenko, Stewart (Israel-Premier Tech), De Lie et Drizners (Lotto), qui n’ont que 30’’ d’avance.
L’échappée dans l’échappée…
La configuration évolue légèrement dans la côte de Saint-Ferréol (km 72,8) où Stuyven, Simmons (Lidl-Trek) et Storer (Tudor) rejoignent l’échappée, toujours largement convoitée. Dans la côte de Sorèze (km 86,6), c’est une échappée dans l’échappée qui se détache avec Campenaerts, Wellens, Mohoric, Lutsenko, Powless, Simmons et Storer. Derrière eux, un énorme groupe de contre se forme avec 28 coureurs (dont Alaphilippe, Van Aert et Vander Poel entre autres). Parmi eux, Carlos Rodriguez (Ineos Grenadiers) parvient à opérer la jonction au km 86, puis c’est ensuite au tour d’Andreas Leknessund (Uno-X) au km 110, et encore Alexandr Vlasov (Red Bull-Bora-Hansgrohe) avec Warren Barguil (Picnic PostNL) au km 113.
La sélection par Michael Storer
Ils sont alors 10 en tête, mais Michael Storer met fin à cette association en attaquant dès les premières pentes du Pas du Sant (km 114), immédiatement suivi de Simmons puis Wellens et Campenaerts, avec qui il bascule au sommet (km 116). Au moment où ce groupe de tête s’enrichit des arrivées de Ca.Rodriguez (Ineos Grenadiers), Vlasov (Red Bull-Bora-Hansgrohe), Lutsenko (Israel-Premier Tech) et Barguil (Picnic PostNL), le champion de Belgique choisit de se libérer de cette concurrence et attaque à 43 km de l’arrivée. Il se détache avec efficacité et creuse un écart de 1’10’’ à 25 kilomètres de l’arrivée, qu’il fait enfler à 1’40’’ à 10 km, pour finalement franchir la ligne d’arrivée 1’28’’ avant Victor Campenaerts, le premier de ses poursuivants. Le peloton accuse à Carcassonne un retard de 6’07’’.