Les victoires au terme d’une échappée en montagne se payent cher sur le Tour de France, en particulier lorsque la formation UAE Emirates XRG a décidé de mener la chasse. C’est pourtant ce qui s’est passé sur la dernière journée du triptyque pyrénéen avec un groupe d’attaque dans lequel Lenny Martinez s’est montré le premier entreprenant pour lancer sa chasse aux points de la montagne. Dans un deuxième temps, le Néerlandais a surgi à 4,5 kilomètres du col de Peyresourde, soit 37 kilomètres de l’arrivée pour tenter sa chance en solitaire. Dans la montée finale à Superbagnères, il lui a fallu des jambes de Superman pour résister au retour de groupe des favoris, dont Vingegaard et Pogacar se sont extraits pour se mener une bataille dans les 4 derniers kilomètres. A l’arrivée, le coureur d’Ineos Grenadiers qui avait remporté une étape de la Vueta en 2022, à l’époque avec un maillot de DSM, s’impose dès sa première participation au Tour de France. L’étape a également été marquée par les abandons de Remco Evenepoel et Mattias Skjelmose, le Belge laissant le maillot blanc et la 3e place du général à l’Allemand Florian Lipowitz.
Milan veut le sprint intermédiaire
Après le forfait de Bryan Coquard blessé à la main, il reste 170 coureurs au départ de Pau. Malgré la bruine qui arrose le peloton, les candidats sont nombreux pour l’échappée. Le profil ultra-montagneux n’intéresse pas spécialement Jonathan Milan, mais le sprint intermédiaire qui se situe juste avant l’ascension au Tourmalet l’incite à attaquer. Il n’y parvient pas, ni les très remuants Valentin Madouas, Frec Wright, Michael Woods ou Bruno Armirail, qui lancent des mouvements systématiquement repris, soit par la volonté des Visma-Lease au Bike, soit par les Lidl-Trek qui prennent la course en mains à l’approche de la première échéance du jour.
Abandons de Skjelmose et d’Evenepoel
L’équipe américaine joue alors à l’avant pour Jonathan Milan qui se rue sur les 20 points du sprint (km 70,1), mais aussi loin derrière puisque Mattias Skjelmose roule devant la voiture-balai après une sévère chute au km 53. Les premières pentes de l’ascension au Tourmalet éliminent d’emblée les sprinteurs, et beaucoup plus étonnamment Remco Evenepoel qui cède parmi les premiers au rythme imposé par les UAE Emirates XRG en tête du groupe Maillot Jaune. Il abandonne à 8 kilomètres du sommet.
Lenny Martinez en solo
Pendant ce temps, un mouvement d’attaque s’est constitué à 15 kilomètres du col en deux temps, avec la jonction entre un groupe composé de Rubio, Muhlberger (Movistar), Martinez (Bahrain Victorious), Arensman (Ineos Grenadiers), V.Paret-Peintre (Soudal-Quick Step), O'Connor (Jayco-AlUla), Healy (EF Education Easypost) et Johannessen (Uno-X) et la contre-attaque de Kuss, S.Yates (Visma-Lease a Bike), Ca.Rodriguez (Ineos Grenadiers), Vlasov (RedBull-Bora-Hansgrohe), Verstryinge (Alpecin-Deceuninck), Storer (Tudor), Costiou (Arkéa-B&B), Mas, Castrillo (Movistar), Higuita (XDS Astana), Jegat (TotalEnergies) et Woods (Israel-Premier Tech). Le maillot à pois choisit de se lancer à l’assaut du géant des Pyrénées en solo à partir des 7,5 derniers kilomètres et bascule en tête (km 89,5) avec 1’45’’ d’avance sur ses premiers poursuivants, 3’30’’ sur le peloton Maillot Jaune.
Martinez rejoint dans la descente de l’Aspin
Bien qu’il perde la moitié de son avantage dans la descente suivant le Tourmalet, le maillot à pois parvient à s’engager en solitaire dans la deuxième ascension puis à basculer en tête au col d’Aspin (km 119,3). Mais la menace de Kuss et V.Paret-Peintre qui se sont lancés à sa poursuite se concrétise dans la plongée sur Arreau au km 131. Les autres poursuivants n’ont pas abandonné la partie et c’est à l’entrée dans la montée au col de Peyresourde qu’un regroupement intervient, avec huit coureurs. Thymen Arensman se montre le mieux inspiré et le plus solide dans cette ascension en attaquant à 4,5 kilomètres du sommet.
Arensman en solo
Le Néerlandais bascule au col de Peyresourde avec 1’20’’ d’avance sur ses premiers poursuivants, dont Martinez qui s’assure le maillot à pois en prenant la deuxième place, et 3’30’’ sur le groupe Maillot jaune qui enclenche sa poursuite sous l’impulsion des UAE. En entrant dans la montée finale, le coureur d’Ineos Grenadiers entretient l’espoir avec 2’15’’ d’avance sur ses premiers poursuivants et 3’05’’ sur le groupe Maillot Jaune, qui ne compte plus qu’une douzaine d’éléments et dont Matteo Jorgenson notamment a été éjecté. A 8 kilomètres du sommet, Felix Gall en sort en contre-attaque et se rapproche d’Arensman à 2’ en entrant dans les 5 derniers kilomètres. Le Néerlandais résiste dans les 4 derniers kilomètres, d’autant plus que la bataille est déclenchée entre Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar. Il parvient à conserver sur la ligne d’arrivée 1’07’’ de marge sur le champion du monde, 1’11’’ sur le leader des Visma.