Après sa prise de pouvoir sur le Tour de France, Tadej Pogacar a plus ou moins lancé un appel. « Notre priorité sera de conserver l’avantage que nous avons sur nos rivaux au classement général… mais pas nécessairement le Maillot Jaune », a-t-il affirmé. Sur ces paroles, les habitués des échappés peuvent légitimement s’accrocher au proverbe qui dit que « la chance sourit aux audacieux ».
Les 201,5 kilomètres de la deuxième plus longue étape de cette Grande Boucle cumulent de 3 350 mètres de dénivelé. À titre de comparaison, l’étape dont l’arrivée sera jugée à Hautacam, qui inclut l’ascension du Col du Soulor, en comptera 3 850. Autant dire au cœur de la Normandie, l’enfant du pays Thierry Gouvenou, devenu après sa carrière cycliste le grand manitou des parcours du Tour, a réussi la prouesse de tracer une quasi-étape de montagne en plein bocage !
Pas moins de six côtes répertoriées, plus un dernier raidard. Les occasions de voir une échappée se former seront innombrables, tout comme les candidats pour en faire partie. Des coureurs de classement général modestes, comme Steff Cras (TotalEnergies) ou Tobias Johannessen (Uno-X), pourraient s’y glisser en quête du jaune promis. Des spécialistes des classiques de grande valeur, comme Marc Hirschi (Tudor) ou Ben Healy (EF Education-EasyPost), y trouveront un terrain à leur convenance. Et on ne peut pas non plus exclure que, Pogacar ayant sonné l’alerte, les seconds couteaux des grandes équipes essaient aussi de se glisser dans l’échappée.
L’option inverse (un peloton groupé arrivant dans les derniers kilomètres, comme à Boulogne-sur-Mer ou à Rouen) exigerait qu’une ou deux équipes s’engagent à contrôler rigoureusement la course en étouffant toute tentative d’échappée sérieuse. Avec un scénario aussi incertain, après cinq jours de compétition et quinze encore à venir… cela semble peu probable.