La mise au point de Tadej Pogacar hier sur l’étape d’Hautacam ne souffre aucune contestation. En l’espace de 12,5 kilomètres, il a creusé un écart de 2’10’’ sur Jonas Vingegaard, son meilleur ennemi sur le Tour depuis l’édition 2021. Pour ceux qui étaient inquiets, le champion du monde a rassuré sur son état de forme après sa chute dans le final de l’étape de Toulouse. Le défi qui se présente pour lui aujourd’hui rentre par ailleurs parfaitement dans son registre et pour s’en tenir au Tour de France, chacun se rappelle du contre-la-montre de la Planche des Belles Filles en 2020, qui présente quelques similitudes et où il avait renversé la course pour s’emparer du Maillot Jaune, à la veille de l’arrivée finale et aux dépens de Primoz Roglic.
Le contre-la-montre d’aujourd’hui, sur une distance de 10,9 kilomètres dont seulement 2 kilomètres de plat pour prendre son élan, se jouera aussi en terrain connu pour le Slovène. En 2022, alors qu’il courait derrière le Maillot Jaune danois, il s’était imposé au sprint sur l'altiport de Peyragudes sans faire de différence, hormis les secondes de bonifications saisies sur la ligne d’arrivée. Il est à prévoir que les écarts se compteront plus probablement en dizaines de secondes si le patron actuel se montre dans la même forme qu’hier, à moins que son premier poursuivant ne retrouve subitement un niveau de performance qu’on lui a notamment connu lors du contre-la-montre de Combloux en 2023.
Au-delà du duel Pogacar-Vingegaard, le pari consistera aussi pour le champion du monde de la spécialité de s’adapter à un terrain qui ne lui est pas favorable pour défendre sa place sur le podium provisoire. Remco Evenepoel n’a pour l’instant qu’une petite minute d’avance sur Florian Lipowitz et Kévin Vauquelin, qui sont à la fois ses rivaux pour une troisième place très convoitée et pour le maillot blanc.
