Stybar, au bon moment

Lotto et Giant se mettent en action
Après les abandons de Nacer Bouhanni et Jack Bauer la veille, la liste des victimes s'allonge encore avec le forfait de Michael Albasini au départ d'Abbeville, où le peloton ne comprend donc plus que 188 coureurs. Parmi eux, Luis Angel Mate tente la première attaque, mais c'est finalement sans lui que se construit l'échappée du jour, à partir du kilomètre 5. C'est alors Perrig Quemeneur (Europcar) qui accélère, accompagné de Kenneth Van Bilsen (Cofidis) et Daniel Teklehaimanot (MTN-Qhubeka). La composition du groupe ne présentant pas de menace, l'écart monte rapidement jusqu'à 12'30'' (km 28), une distance jugée suffisamment importante pour que les équipes Lotto-Soudal puis Giant-Alpecin accélèrent légèrement le rythme à l'avant du peloton.

Bonne chasse au pois pour Teklehaimanot
Le rapprochement du peloton (6' au km 60) ne distrait pas Daniel Teklehaimanot de son objectif du jour, à savoir la conquête du maillot à pois. Le coureur érythréen lutte au sprint pour aller chercher les deux points en jeu sur les côtes de Dieppe et de Pourville-sur-Mer (km 77,5, 5'10'' d'avance). Pour arriver à déshabiller « Purito », Teklehaimanot doit ensuite poursuivre son effort jusqu'à la côte du Tilleul (km 162). Il faut dans un premier temps que le trio résiste au peloton, dont le rythme monte d'un cran au passage au sprint intermédiaire de Saint-Léonard (km 145,5 ; 50''). Une accalmie dans le peloton permet à l'échappée d'enjamber la dernière difficulté en tête, et à Teklehaimanot de s'y imposer en force… mission accomplie.

Stybar, l'opportuniste
Le peloton progresse avec la volonté de garder l'échappée sous contrôle, et rentre dans les 15 derniers kilomètres de l'étape avec 50'' de retard. Kenneth Van Bilsen sent tout de même venir le danger et tente sa chance en solitaire à 13 km de la ligne. Son effort l'autorise à rentrer et à traverser le centre-ville du Havre en tête, mais son sort est réglé à 3 km du but. Un sprint se prépare dans le final, mais la côte menant au fort de Tourneville promet une sélection sévère. Ce n'est pas la dureté de la pente qui disperse les candidats, mais une chute qui se produit dans le dernier kilomètre : Tony Martin qui s'effondre sur son épaule gauche, emmène avec lui à terre Vincenzo Nibali. Dans le malheur du Maillot Jaune, c'est son coéquipier Zdenek Stybar qui profite de la confusion pour signer son premier succès sur le Tour de France.