Le Tour de France raconte des histoires en tous genres. Dès 1903, les lecteurs de L'Auto notamment se sont passionnés pour ce feuilleton aux dimensions inédites. A partir de 1919, l'attention s'est fixée en grande partie sur le Maillot Jaune, qui est alors devenu le symbole de l'excellence. Pour autant, les anecdotes, les défaillances, les victoires d'étapes nourrissent la chronique et suscitent l'émotion. En 1953, pour le Tour du cinquantenaire, un nouveau défi a été proposé aux coureurs, départagés en parallèle du classement au temps par un classement par points. L'innovation n'est pas totale, puisqu'un barème en fonction des places servait déjà à établir la hiérarchie entre 1905 et 1912. Mais cette fois-ci, on décide de revêtir le leader d'un maillot vert, et de lui donner ainsi une reconnaissance spécifique. L'intérêt pour ce nouveau défi se manifeste immédiatement : désormais, les places d'honneur sur chacune des étapes valent leur pesant de points, et la régularité est récompensée par une autre portion de gloire.
Premier à endosser le maillot vert à Paris, le Suisse Fritz Schaer a montré la voie. Rapidement, le classement par points est devenu une affaire de sprinteurs. Depuis 60 ans, les flèches de la dernière ligne droite se disputent cet honneur : l'homme fort des années 50, André Darrigade, a laissé son empreinte sur le palmarès, tout comme Eddy Merckx, mais aussi Freddy Maertens, Sean Kelly ou Djamolidine Abdoujaparov. Erik Zabel a ensuite imposé un règne de six ans entre 1996 et 2001, puis les sprinteurs australiens ont ensuite joué leur partition préférée, avec Robbie McEwen et Baden Cooke. Thor Hushovd a su ajouter la manière à la puissance, en remportant son deuxième maillot vert grâce à des points remportés sur une étape de montagne. De petits chefs d'œuvre de stratégie peuvent aussi être écrits dans le grand livre du maillot vert. Les Cavendish et Sagan sauront certainement s'en souvenir…
Passion Maillot Vert : le Maillot Vert de A à Z
Partenaire du maillot vert depuis 1991, le PMU sort un ouvrage dédié à l'histoire du classement par points, aux sprinteurs qui l'ont marqué. Une collection de près de 200 photos et illustrations permet au lecteur de revivre les exploits de Darrigade, Kelly, McEwen et les autres, alors qu'un abécédaire décalé fouille dans les anecdotes liées au maillot vert. Certains y apprendront que la Belle Jardinière, premier sponsor du maillot vert, était une enseigne de confection de vêtements, et non pas une marque de tondeuses à gazon. Ou alors qu'une transformation avait été observée en 1968, avec un maillot rouge en lieu et place du vert. Préfacé par l'écrivain et amoureux de sport Philippe Delerm, ce « beau livre » s'achève sur une postface de Christian Prudhomme.
Actualités
28 juin 2013
- 15:29
60 ans, et toujours vert !