Commune de la province de Forli-Cesena en Émilie-Romagne Ville-étape pour la première fois.

Population : 26 000 (Cesenaticensi en italien)

Spécialités : poissons de l’Adriatique, brochettes, fritures, passatelli avec bouillon (pâtes typiques de Romagne), seiches aux petits pois, des moules, squacquerone de Romagne. Personnalités : Marco Pantani (cyclisme), Giorgio Ghezzi, Azeglio Vicini (football). Marino Moretti (poète). 

Sport : CCS Granatta, AS Cesenatico Chimicart. Compétitions : régates internationales de Pâques (voile). Étapes du Tour d’Italie et du Tour de France.

Culture et festivals : Musée maritime, plages. Il Pesce fa Festa (novembre). Notte Rossa (juillet), Fête du mât de cocagne (juillet), Fête Garibaldi (août), Rustida dei Pescatori (août). Concerti alla Alba (concerts l’été), Notturni alle Conserve. Économie : tourisme, pêche.

Sites web / FB / Twitter / Insta http://www.comune.cesenatico.fc.it / www.visitcesenatico.it /  


CESENATICO ET LE CYCLISME

C’est à Cesenatico, le port antique de la ville de Cesena, que Marco Pantani (voir encadré) a grandi et s’est découvert une passion pour le vélo. C’est aussi la ville natale de Dalia Muccioli, championne d’Italie sur route en 2013.  Cette station balnéaire de l’Adriatique a accueilli le Giro à dix reprises, la dernière en 2020, où l’Équatorien Jhonatan Narvaez s’était imposé en solitaire. Depuis 2004, le Mémorial Marco Pantani est organisé dans la ville. Son dernier vainqueur en 2023 était Alexey Lutsenko. Au mois de mai se déroule une cyclosportive très populaire, la Granfondo Nove Colli.  

MARCO PANTANI

Lorsqu’il se hissait sur ses pédales à l’assaut des montagnes, un bandana sur son crâne chauve, Marco Pantani justifiait pleinement sa réputation de « pirate ». Ses oreilles décollées lui valurent également le surnom d’elefantino (petit éléphant). Cet éléphant fut rose au printemps 1998 et jaune l’été de cette même année, où le grimpeur de Cesena remporta l’une des éditions les plus controversées du Tour de France, celle de l’affaire Festina. C’est que, s’il fut certainement un grimpeur hors du commun, l’Italien devint aussi un des symboles d’une époque noire pour le cyclisme, gangrénée par le dopage. Sa mort en 2004 à Rimini fut à l’image de cette période. Septième et dernier coureur à avoir réalisé le doublé Tour de France-Giro la même année, Marco Pantani, ne resta pas longtemps au sommet. Dès 1999, à la veille de remporter un deuxième Tour d’Italie, il se vit interdire de terminer la course en raison d’un taux d’hématocrite trop élevé, une mesure considérée comme révélatrice d’une prise d’EPO. Révélé chez les amateurs en enlevant le Baby Giro, ce grimpeur naturel s’affirme dès 1994 en enlevant deux étapes du Tour d’Italie. À l’attaque cette même année dans tous les cols du Tour de France, il termine sur le podium (3e) et meilleur jeune de cette édition. L’année suivante, il remporte en solitaire des étapes de montagne parmi les plus prestigieuses, à l’Alpe d’Huez, où il établit un record de l’ascension à l’image de l’époque, et à Guzet-Neige. Un accident de la circulation le prive de la saison 1996. Son retour en 1997 le hisse à nouveau sur le podium de la Grande Boucle avec notamment une nouvelle victoire à l’Alpe d’Huez. 1998 est sa grande année : il terrasse le Suisse Alex Zülle puis le Russe Pavel Tonkov pour remporter le Giro et s’aligne sur le Tour en embuscade derrière le favori, Jan Ullrich. D’abord à la traîne du tenant du titre, il refait peu à peu son retard en montagne avant d’anéantir l’Allemand dans une étape détrempée entre Grenoble et les Deux Alpes. Plusieurs de ses rivaux, dont Richard Virenque et Alex Zülle, ont été emportés dès le début de cette édition dans l’affaire Festina. La carrière du pirate bascule à deux jours de l’arrivée du Giro 1999, où son taux d’hématocrite dépasse de deux points la limite autorisée. Il crie au complot, mais ses rêves de grandeur sont brisés. Sa fin de carrière épouse la forme de montagnes russes. Par bribes, il retrouve sa fougue, comme dans le Tour 2000, où il s’impose au Mont Ventoux et à Courchevel, avant de se lancer dans une attaque sur la route de Morzine et d’abandonner le lendemain. Le 6 juin 2001, les carabiniers débarquent dans les hôtels des coureurs du Giro à San Remo.


À VOIR :

  • Musée maritime

Ouverture : 1983

Histoire : en 1977, les bateaux traditionnels qui témoignent de l’histoire du port de pêche et de commerce de Cesenatico sont menacés. Le port-canal redessiné par Léonard de Vinci, où se concentre la vie de la petite localité, doit céder la place à un parking. Il est alors décidé de préserver ces bateaux, mais aussi les constructions en lien avec le passé maritime de la commune. En 1983, à la suite d’un intense travail d’identification, d’acquisition et de restauration de navires, le musée a ouvert dans le port-canal sa section flottante comprenant douze unités de pêche traditionnelles restaurées. Deux d’entre eux ont pour vocation de naviguer pour maintenir en vie les pratiques liées à leur histoire. En 2005, en relation avec les habitants, les associations et la ville, un bâtiment a été construit pour héberger le musée à terre, en bordure du port-canal. Cette section du musée abrite d’autres navires et de nombreux objets regroupés en une exposition permanente sur laquelle s’appuie toute une palette d’activités annexes (expositions, ateliers..).  

  • Plages de Cesenatico

Les plages de Cesenatico s’étendent sur 7 km continus depuis Gatteo a Mare jusqu’aux plages de Cervia, sur une moyenne de 150 mètres de large, composées de sable fin et équipées d’infrastructures balnéaires payantes (bar-restaurant, parasol, chaises longues, cabines, jeux pour enfants, surveillance…). Seul environ 1 km de plage libre et gratuite se trouve en direction de Cervia et des plages réservées aux colonies de vacances. 

  • Espace Pantani

Depuis le début de l'année 2006 est ouvert au public « l'Espace Pantani » à côté de la gare. On y trouve un musée qui contient des « reliques », les bicyclettes et objets ayant appartenu au champion cycliste Marco Pantani.  

  • Place des conserves

Les « conserves », des sortes de glacières, se présentent sous la forme de puits tronconiques avec une ouverture de quelques mètres de diamètre et un muret qui dépasse du sol d’un petit mètre. Elles étaient fréquentes sur le littoral romagnol dès le XVIe siècle pour la conservation du poisson et la commune de Cesenatico en comptait une vingtaine jusque dans les années 1930. Le poisson était mis en couches alternées avec de la neige ou de la glace récoltée au début de l’hiver, puis recouvert d’une couche de terre ou de sable pour garantir l’isolation et enfin d’une dernière couche de neige tassée. Le poisson ainsi traité pouvait se conserver jusqu’au mois de juillet. Ces « conserves » permettaient la consommation et le commerce du poisson pendant les mois d’hiver, moment où les sorties en mer étaient rendues impossibles. Il reste actuellement trois de ces puits, restaurés, dont un est à l’intérieur d’un bâtiment d’origine et les deux autres à ciel ouvert. Ils sont visibles sur la petite place du marché aux légumes, dite « place des conserves ».  


À MANGER :

  • Squacquerone de Romagne

Le squacquerone di Romagna est un fromage frais de lait de vache entier et pasteurisé. Il est généralement vendu sous forme de galets dont le poids varie en 100 g et 2 kg. Le squacquerone di Romagna n'a ni croûte ni peau. Sa pâte est de couleur blanche nacrée, une texture collante et très crémeuse, et un goût doux, légèrement acidulé avec une note herbacée. Il ne peut être produit que dans les provinces de Ravenne, Forlì-Cesena, Rimini, Bologne et dans le Sud-Est de la province de Ferrare, en Émilie-Romagne. Les vaches doivent être élevées dans ces provinces et nourries avec au moins 60% de fourrage ensilé provenant aussi de ces provinces.  

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