Les candidatures au Label « Ville à Vélo » sont ouvertes
  • Ville-étape pour la 2e fois
  • Sous-préfecture de l’Allier (03)
  • Habitants 25 800 (Vichyssois et Vichyssoises)


Si le Tour de France a très régulièrement visité l’Allier ces dernières années, notamment lors de l’étape remportée à Moulins en 2023 par Jasper Philipsen, la station thermale du département n’a accueilli qu’une seule arrivée du Tour de France dans son histoire, en 1952. Lors de ce contre-la-montre parti de Clermont-Ferrand, c’est Fiorenzo Magni qui s’était imposé à la veille de l’arrivée finale, sans toutefois faire d’ombre au leader de l’équipe italienne Fausto Coppi, dominateur incontesté de cette édition. En 2025, c’est pour une étape de Paris-Nice que le peloton avait été réuni à Vichy, direction la Loge des Gardes où Joao Almeida s’était imposé.

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VICHY


Albert Londres, le forçat de la plume Le Tour de France n’occupe pas une place centrale dans la brillante carrière d’Albert Londres, né à Vichy en 1884 et considéré aujourd’hui encore comme l’un des maîtres de sa profession. Il n’en reste pas moins qu’il démontre l’importance qu’avait prise la Grande Boucle dès 1924, 21 ans après sa création, puisqu’un journaliste non spécialisé, mais généraliste, s’intéressait à ce phénomène. Albert Londres, qui venait de publier un reportage-choc sur le bagne, enquête qui allait conduire le gouvernement à légiférer pour alléger la peine des bagnards, jugeait cependant cette course cycliste suffisamment digne d’attention pour y faire un détour. Et, comme l’on dit, notre reporter chevronné, l’une des grandes plumes de son temps, ne fut pas déçu du voyage.

Tout se passe au café de la gare de Coutances, au cours de l’étape Cherbourg - Brest. En lutte ouverte avec Henri Desgrange, le patron du Tour, et convaincus qu’ils ne pourront rien faire pour contrer le jeune champion italien Ottavio Bottecchia, les frères Pélissier, Francis et Henri (vainqueur sortant) et leur ami Maurice Ville décident de jeter l’éponge. Les voilà attablés au bar, résolus à ne plus repartir. Albert Londres, en fin limier, est rapidement sur les lieux, et obtient leur confession. Devant le journaliste, qui profite des journées de repos pour aller visiter les hôpitaux psychiatriques et dénoncer ce qu’il y découvre, les trois Français vident leur sac… et leur musette.

« Vous n'avez pas idée de ce qu'est le Tour de France, lance Henri, c'est un calvaire. Et encore, le chemin de croix n'avait que quatorze stations, tandis que le nôtre en compte quinze. Nous souffrons du départ à l'arrivée. Voulez-vous savoir comment nous marchons ? Tenez… » Et le vainqueur du Tour 1923 de dévoiler tout l’arsenal qu’il trimbale avec lui sur la course : cocaïne, strychnine, chloroforme, pommades. Les coureurs du Tour de France, conclut Pélissier, « marchent à la dynamite ! »

Londres fleure le bon papier, d’autant qu’il travaille pour le Petit Parisien, rival de l’Auto, et s’épanche avec entrain sur ce que l’on n’appelle pas encore le dopage. Et dans le même temps, les Pélissier, fins stratèges, ont trouvé le porte-voix idéal pour régler leur différend avec Henri Desgrange, quitte à en rajouter un tantinet. Déjà, dans ce Tour à peine adolescent, coureurs et gratte-papiers ont compris comment ils pouvaient être utiles les uns aux autres…

De cette rencontre naîtra une expression, « les forçats de la route », inventée non pas par Albert Londres lui-même (il ne l’a jamais utilisée), mais par son rédacteur en chef, qui mise sur la notoriété qu’ont octroyée à son reporter ses articles sur le bagne. Aujourd’hui, l’expression est devenue consacrée, même si elle est souvent exagérée. Pourtant, les protagonistes de la scène du café de Coutances vivaient sans doute des vies de danger, sinon de forçats. Ainsi Ottavio Bottecchia, le rival des Pélissier, disparut en 1927, retrouvé sur le bord d’une route près de chez lui. L’enquête conclut à l’accident, même si deux personnes s’accusèrent de l’avoir tué. Albert Londres, qui l’avait côtoyé et apprécié, était convaincu de la thèse du meurtre. Henri Pélissier, pour sa part, mourut assassiné par sa maîtresse, Camille Tharault, après des actes de violence en 1935. Albert Londres lui-même périt en 1932 dans l'incendie du Georges Philippar, le bateau qui le ramenait de Chine en France. Il semblait avoir découvert un grand scandale et l’on soupçonna un attentat.


Maison d’Albert Londres Depuis 1830, du haut de sa tourelle insolite, cette construction néo-gothique regarde passer le temps au cœur du vieux Vichy. Érigée à la demande d’Antoine Besse-Bergier, juge d’instruction à Cusset, elle a été acquise en deux fois par les grands-parents d’Albert Londres, en 1874 et 1876. C’est dans ses murs qu’il est né le soir du 1er novembre 1884. En 1932, elle quitte la famille, après l’avoir abritée pendant près d’un demi-siècle. Revendue en 1988, elle se délabre faute de travaux et est presque à l’état de ruine lorsqu’en 2008, une association se crée pour sauver la maison et en faire une Maison des Illustres dédiée à Albert Londres. Grâce à des aides publiques et à la Fondation du patrimoine, l’association a pratiquement réussi son pari et la maison natale du journaliste le plus célèbre de France devient le haut-lieu des multiples évènements organisés en sa mémoire.


Eaux de Vichy L’histoire des eaux de Vichy remonte à l’Antiquité, lorsque les Romains exploitaient déjà ses sources, mais c’est au XVIIe siècle, avec l’engouement de Madame de Sévigné et des sœurs de Louis XV, que leur réputation s’établit. Napoléon III a ensuite développé la ville en une station thermale renommée, la « reine des villes d’eaux », avec des infrastructures de luxe et un casino. La source la plus connue, Célestins, a été reconnue d’intérêt public en 1861, ce qui a permis la protection des sources et la croissance de l’activité d’embouteillage. Le développement du thermalisme continue, au XXe siècle, la ville attirant de nombreux curistes. Le début du XXe siècle voit l'inauguration du Grand Établissement thermal.

Vichy possède neuf sources thermales issues des volcans d'Auvergne, qui se sont enrichies de minéraux en s’infiltrant dans les roches volcaniques à grande profondeur. La source Célestins est la seule source actuellement mise en bouteille, reconnue pour ses minéraux et sa richesse en gaz carbonique, oligo-éléments et sels minéraux.


Patrimoine mondial de l’Unesco L’Unesco a inscrit Vichy le 24 juillet 2021 sur la liste du patrimoine mondial dans la série « Grandes villes d’eaux d’Europe ». Le périmètre inscrit inclut :

  • La gare de Vichy et la rue de Paris ;
  • Le quartier thermal : le parc des Sources, l’établissement thermal de 1re classe, l’établissement thermal de 2de classe, le hall des Sources, les galeries promenades, le kiosque à musique de la source de l’hôpital, le grand casino et l’opéra, l’église Saint-Louis, le temple protestant, le passage Giboin, l’hôtel Astoria, l’hôtel International, l’hôtel du Parc, l’hôtel des Ambassadeurs, le Thermal Palace, la rue Alquié, le Castel flamand, la villa Strauss et la villa vénitienne ;
  • La vieille ville ;
  • La rue Hubert-Colombier, l’église Saint-Blaise et Notre-Dame-des-Malades, la synagogue, le parc des Célestins, le pavillon de la source des Célestins, la buvette Lardy ;
  • Les parcs d’Allier : les chalets Napoléon III, le pavillon de gardien.

Centre thermal des Dômes Construction : 1899 à 1903. Histoire : la construction du nouvel établissement thermal fut décidée en 1898. Les stations thermales allemandes et autrichiennes étant alors à l’avant-garde, Charles Fère, directeur de la Compagnie Fermière, partit en visiter avec son ingénieur Guérin, et l’architecte Charles Le Cœur. Les travaux commencèrent en 1899 et l’établissement fut inauguré en 1903. Une aile supplémentaire fut ajoutée en 1934. En 2021France Thermes, propriétaire de la Compagnie de Vichy jusqu'en 2030, a annoncé la rénovation des thermes des Dômes, qui sont transformés en un « pôle prévention santé ».

Caractéristiques : le pavillon central est couvert d’une coupole. Le hall d’entrée ouvre sur l’extérieur par trois portes plein cintre entièrement vitrées et surmontées d’un vitrage multicolore. La coupole, inspirée des constructions arabes, se compose d’un tambour octogonal recouvert de grès flammé, et d’une calotte légèrement pointue. Sur la façade nord de 1934 se trouvent deux châteaux d’eau en léger retrait par rapport à son centre. Ils présentent l'aspect de deux tours fortifiées avec de pseudo ouvertures défensives. À l’intérieur, le hall d’entrée est orné des peintures d’Alphonse Osbert. La salle de mécanothérapie a conservé tous ses instruments de rééducation créés par un médecin suisse du début du siècle. La cabine grand luxe est ornée de faïence émaillée à motifs aquatiques. Classement : classé Monument historique en 1989.


Opéra de Vichy Construction : 1899 à 1903. Histoire : le premier casino fut construit à la demande de Napoléon III en 1864-1865 par l'architecte Charles Badger, architecte de la Compagnie fermière de Vichy, le décor sculpté est dû à Albert-Ernest Carrier-Belleuse, et les peintures à Jules Petit. Il est inauguré le 2 juillet 1865. Inauguré d’abord en 1901, l’édifice ne fut achevé qu’en 1903, après l’achèvement des décorations intérieures de l’opéra par les architectes Charles Le Cœur et Lucien Woog. Vichy était connue entre 1901 et 1964 sous le nom de « capitale d’été de la musique ». Un incendie ravage l’opéra en 1986. La ville de Vichy acquiert l’édifice l’année suivante et le restaure en 1995, profitant des travaux pour installer le chauffage dans l’opéra et ainsi permettre d’ouvrir une saison d’hiver.

Caractéristiques : le palais des congrès-opéra est un opéra unique en France avec son architecture Art nouveau, il présente une décoration déclinée dans une harmonie d’or, d’ivoire et de jaune. La salle peut accueillir 1 482 spectateurs. L’opéra de Vichy propose une programmation à l’année : la saison (de septembre à mai) présente un programme pluridisciplinaire : théâtre, danse, opéra, humour, concerts, etc.

Signe particulier : en juillet 1940, après la défaite française, le gouvernement Pétain s'installe à Vichy et la salle de l'opéra est le théâtre du vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain par les parlementaires, inaugurant le régime collaborationniste dit « de Vichy »Classement : Monument historique depuis 1996.


Chalets Napoléon III Construction : 1861 à 1864. Histoire : Les chalets de Napoléon III ou chalets impériaux, sont cinq maisons de villégiature, construites entre 1861 et 1864 à Vichy à la demande de l’empereur Napoléon III après son premier séjour dans la station thermale en 1861. Construits par l’architecte Jean Lefaure, à la limite entre le parc nouvellement créé le long de l’Allier (actuel parc Napoléon-III) et le quartier thermal, leur style s’inspire des chalets alpestres et des maisons coloniales anglaisesClassement : inscrits Monuments historiques en 1972.


Castel Franc (Maison du Bailliage) Construction : 1531. Histoire : la maison est construite par Antoine Gravier, prêtre communaliste du chapitre de Saint-Michel. En 1786Alexandre Gravier des Granges, dernier président du grenier à sel, vend ce qui est alors appelé le Chastel Franc ou maison du Bailliage au notaire royal Gabriel Viguier. En 1801, le château devient la mairie de Vichy, jusqu’en 1822. L’édifice est racheté en 1826 par Alexandre Gravier du Monsseaux, descendant des premiers propriétaires. La Compagnie fermière de Vichy achète la maison en 1928 et en fait un musée, y abritant ses collections de 1937 à 1984. En 1997, la ville rachète le bâtiment dans le but d’y transférer son patrimoine musical, mais le projet n’aboutit pas. En 2019, il est acheté par Ali Behnam-Baktiar, architecte, décorateur et organisateur d’événements, pour en faire un pôle culturelClassement : inscrit Monument historique en 1926.

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