- Ville-étape pour la 5e fois
- Capitale de la communauté autonome de Catalogne. 2e ville d’Espagne
- Habitants : 1 670 000 (Barcelonais et Barcelonaises)
Le nom de Barcelone évoque spontanément Antoni Gaudi, l’architecte de génie qui a laissé son empreinte sur la ville, du parc Guell à la Casa Battlo et surtout en lançant le chantier de la majestueuse Sagrada Família, qui poursuit son périple d’œuvre inachevée et dont la plus haute des 18 tours sera inaugurée en juin prochain. L’amateur de sport est quant à lui ébloui par l’histoire presque aussi ancienne du FC Barcelone, dont les footballeurs ont remporté le championnat d’Espagne à 28 reprises et se sont imposés cinq fois au plus haut niveau européen, grâce aux exploits de Johann Cruyff, Diego Maradona, Leo Messi ou encore Lamine Yamal, parmi les Blaugranas les plus marquants de l’épopée du club catalan. Si le Barça brille aussi à l’échelon international avec ses sections basket et handball, la capitale de la Catalogne reste avant tout marquée par l’organisation des Jeux Olympiques de 1992, qui ont permis de refaçonner sa géographie. Ces 25es JO de l’ère moderne, ceux de la Dream Team de Michael Jordan et Magic Johnson ou encore du premier titre olympique de Marie-José Pérec sur 400 mètres, avaient pour centre névralgique la colline de Montjuïc, que les coureurs du Tour de France vont fréquenter copieusement à l’occasion des deux premières étapes en juillet 2026.
Sagrada Familia
Construction : en cours (débutée en 1884)
Architecte : Antoni Gaudi
Style : modernisme catalan.
Histoire : le 31 décembre 1881, Josep Maria Bocabella, mandaté par « l’association des dévots de Saint-Joseph », acquiert avec de l’argent collecté par l’aumône des terrains pour construire une église dédiée à la Sainte Famille (Saint Joseph, la Vierge Marie et Jésus). Le projet est confié à un jeune architecte aux idées novatrices, Antoni Gaudi, qui veut faire de cette église l'édifice le plus haut de Barcelone. Pour soutenir la charge, il introduit de nouveaux moyens, comme l'arc en chaînette et les voûtes hyperboloïdes. La longueur est de 120 m et la largeur de 45 m. La Sagrada Familia devient l’œuvre de sa vie et il y consacre ses quinze dernières années. Les travaux commencent en 1884 et en 1885, la crypte est inaugurée. Gaudi est renversé par un tramway en 1926 et meurt alors que la construction de l’ensemble a à peine débuté. Elle est encore en cours, mais l’achèvement de la plus haute tour (172,5 m) doit être célébré en juin 2026.
Caractéristiques : c’est l’un des exemples les plus connus du modernisme catalan et un monument emblématique de la ville. Œuvre inachevée de l'architecte Antoni Gaudí, la Sagrada Familia est située dans le quartier du même nom. L’architecte a conçu une minutieuse symbologie qui fait de cet édifice un poème mystique. Il a également fait preuve d'une grande audace de construction formelle, telle que la manière de concevoir la structure d’arc en chaînette ou la combinaison des traitements sculpturaux naturalistes et de l’abstraction des tours.
La petite histoire : la Sagrada Familia est le monument le plus visité d’Espagne, dépassant l’Alhambra de Grenade et le musée du Prado à Madrid.
Classement : la partie du monument réalisée du vivant d’Antoni Gaudi (la crypte et la façade de la Nativité) a été déclarée patrimoine de l’humanité par l’Unesco en 2005.
Parc Güell
Construction : 1900 à 1914.
Architecte : Antoni Gaudi.
Histoire : le Parc Güell a été conçu par Antoni Gaudi entre 1900 et 1914 sur une commande d’Eusebi Güell, son principal mécène. La commande d’origine est de créer un quartier pour les familles aisées dans une propriété de plus de 17 hectares, dont seulement un sixième devait être construit, tout en conservant la vue sur la mer. Les travaux démarrent en octobre 1900 par le nivellement du terrain. Antoni Gaudi conçoit plusieurs systèmes de captation et de stockage de l’eau, afin de pouvoir irriguer la végétation et éviter l’érosion du terrain qui pouvait être provoquée par les périodes de pluies les plus intenses. Antoni Gaudi transfère sa résidence au Parc Güell en 1906, et il s’y installe avec son père et sa nièce. Avec le début de la Première Guerre mondiale en 1914, et devant les difficultés pour vendre les propriétés du parc, le chantier est abandonné. Cette année-là, seulement deux maisons sont construites, dont celle d’Eusebi Güell, qui s’installe en 1907 dans le parc de ses rêves.
À sa mort, en 1918, ses héritiers offrent le parc à la Mairie de Barcelone. Ce n’est qu’en 1926 qu’il ouvre comme parc municipal et c’est depuis le parc le plus important de la ville.
Signes particuliers : Barcelone dispose de plus de 400 dragons qui font référence à la légende de Sant Jordi (saint patron de la Catalogne). Parmi tous ces dragons, celui du Parc Güell est le plus photographié et connu au monde.
Destination actuelle : jadis gratuite, l’entrée du parc est désormais payante pour limiter l’affluence.
Classement : Patrimoine de l’Humanité de l’UNESCO en 1984.
Antoni Gaudi
Antoni Gaudi est né le 25 juin 1852 à Reus. Il vient d’une famille de chaudronniers, ce qui lui permet, dès son jeune âge, de développer une habileté particulière à traiter l’espace et le volume en aidant son père et son grand-père dans l’atelier familial. Gaudi est un enfant à la santé fragile, ce qui l’oblige à passer de longues périodes de repos à observer la nature. En 1870, il déménage à Barcelone pour suivre des études d’architecture tout en occupant divers emplois pour financer ses études. Il est un étudiant irrégulier, mais qui impressionne déjà ses professeurs. Lorsqu’il termine ses études en 1878 à l’école d’architecture, le directeur, Elies Rogent, déclare : « Je ne sais pas si nous avons donné le titre à un fou ou à un génie, le temps nous le dira ». Son diplôme obtenu, Gaudi s’installe à son compte dans un bureau de la rue del Call à Barcelone, où, avec une grande dévotion, il s’attaque à une œuvre qui fait aujourd’hui partie du patrimoine mondial de l’UNESCO.
En 1878, Gaudi rencontre Eusebi Güell, un riche promoteur qui devient son mécène.
Au-delà de sa relation avec Güell, Gaudi reçoit une grande quantité de commandes et propose d’innombrables projets. Les chefs-d’œuvre se succèdent : Casa Batllo, Casa Milà, Park Güell et Crypta de la Colonia Güell. Avec l’âge, Gaudí, qui, dans sa jeunesse, était un dandy mondain, néglige son apparence et se retire de la vie sociale pour se consacrer à sa foi et à l’œuvre de sa vie : la Sagrada Família.
Il meurt le 10 juin 1926, percuté par un tramway alors qu’il se rendait comme chaque soir à la Sagrada Família. Après l’accident, il perd connaissance et personne ne reconnaît dans ce vieil homme dépenaillé le célèbre architecte. Il est transporté à l’hôpital de la Santa Creu, où il est reconnu par le prêtre de la Sagrada Família. Ses funérailles ont lieu deux jours plus tard à la Sagrada Família. Une foule immense envahit les rues de Barcelone pour dire adieu à Gaudí, l’architecte le plus universel que la ville n’ait jamais connue.
Palais de la musique catalane
Construction : inauguré en 1908
Style : modernisme catalan.
Architecte : Lluis Domènech i Montaner
Histoire : Le projet est lancé en octobre 1904, lorsque l'Orféo catalan charge l'architecte Lluis Domènech i Montaner de la construction d’un édifice destiné à accueillir son siège social sur l’emplacement d’un ancien cloître. La première pierre est posée le 23 avril 1905. À cette époque Domènech i Montaner est déjà un personnage important de Catalogne, en raison de ses activités politiques et culturelles. En tant qu’architecte il a déjà réalisé l’éditorial Montaner i Simon qui abrite aujourd'hui la fondation Tapies, l’édifice surnommé « château des trois dragons » et plusieurs autres bâtiments de moindre importance. C’est surtout une figure politique clef du catalanisme de la fin du XIXe siècle. Montaner fait appel à une grande variété d'artisans et de fabricants pour décorer le palais de nombreuses mosaïques et sculptures. Certaines de ces décorations ont un caractère nationaliste fort. L’architecture du palais est représentative du modernisme catalan par l’usage des courbes qui prédominent sur les lignes droites, par la préférence accordée aux formes dynamiques sur les formes statiques, et par les nombreux motifs floraux et organiques utilisé. Après trois années de travaux, le palais est inauguré le 9 février 1908. L'édifice est primé lors d'un concours annuel artistique organisé par la mairie. Il est promu « meilleur édifice de l’année ».
Caractéristiques : l’auditorium est conçu pour les concerts de musique instrumentale et les récitals de musique vocale. Cependant, de nombreux événements culturels ont été accueillis dans ses murs : des pièces de théâtre, des débats politiques, ainsi que, naturellement, des concerts de musiques de tous les répertoires : musique classique, jazz, musique populaire. L’acoustique de l’auditorium est particulièrement remarquable pour la musique chorale et les orchestres de chambre. Pour les ensembles symphoniques de grande dimension, la salle présente quelques défauts dans les zones hautes. Les plus grands interprètes et chefs d'orchestre ont joué dans cette salle, authentique sanctuaire de la musique en Catalogne.
Classement : Patrimoine mondial de l’Unesco en 1997.
Camp Nou
Construction : 1954 à 1957.
Histoire : le stade du Camp Nou est construit par les architectes Francesc Mitjans Miro, Josep Soteras Mauri et Lorenzo Garcia Barbon, après une période particulièrement faste pour le FC Barcelone. Il remplace le Camp de les Corts situé dans le même district. D'une capacité d'accueil initiale de 93 000 places, et après trois ans de travaux, il est inauguré le 24 septembre 1957. Dans les années qui suivent, le Camp Nou ne connaît que peu de changements, si ce n'est l'augmentation de sa capacité qui est portée à 120 000 places avant la Coupe du monde de 1982 et l'ouverture d'un musée du club en 1984. En 1993, 1994 puis en 1998, le stade connaît de nouveaux travaux de rénovation, pour répondre aux normes de sécurité instaurées par l'UEFA. En 2022, le service de streaming musical Spotify conclut un accord avec le FC Barcelone pour acquérir les droits de dénomination du stade. Des travaux ont débuté en 2023 et devraient s’achever en 2026.
Caractéristiques : avec une capacité d’accueil de 105 000 spectateurs après les travaux de 2026, le Camp Nou restera le plus grand stade d’Europe. De forme ovoïde, il compte trois niveaux de gradins de couleurs bleue et rouge, sur lesquels on lit l'inscription « Més que un club » (« Plus qu'un club » en catalan), devise du club barcelonais. Il est à ciel ouvert sur sa majeure partie. Un toit couvre la tribune des loges présidentielles et des officiels, qui représente 41 % de la surface des gradins. Le stade couvre une surface totale de 55 000 mètres carrés, soit 250 mètres de long sur 220 mètres de large.
Record d’affluence : Le 5 mars 1986, 120 000 personnes assistent au match entre le FC Barcelone et la Juventus (quart de finale aller de la Coupe des clubs champions).
Classement : Bien avec protection urbanistique. Recensé dans l'inventaire du patrimoine culturel de Catalogne.
La Rambla
C’est l’artère la plus célèbre et la plus fréquentée de Barcelone. L’avenue se compose d’une voie piétonne centrale bordée par deux voies carrossables de sens inverses. L’ensemble mesure en moyenne 35 m de large sur 1,2 km de long. Elle est jalonnée de petits kiosques de presse, de marchands de fleurs, d’oiseaux et d’animaux, de bars et restaurants, de mimes, de commerces et de vendeurs ambulants. On y trouve plusieurs édifices d’intérêt comme le palais de la vice-reine, le marché couvert de la Boqueria, l’ancienne maison Figueres et le célèbre Grand théâtre du Liceu, œuvre de l'architecte Miquel Garriga (1808-1888), opéra de la ville. Les rues avoisinantes sont représentatives du quartier telles que la rue Ferran et la place Royale. Un peu plus loin se trouve la place Sant Jaume, cœur politique de la ville. La Rambla compte un grand nombre de cafés et de restaurants. C’est le lieu de réunion le dimanche de collectionneurs de timbres et de monnaies et un des principaux lieux touristiques de la ville. Autrefois promenade populaire et bourgeoise, le tourisme de masse (notamment depuis les Jeux olympiques d'été de 1992) lui a fait perdre son caractère « authentique » et elle n'est presque plus fréquentée par les habitants.
Histoire : la Rambla est construite sur le lit d’un ancien ruisseau, comblé par du sable, d’où son nom, qui vient de l’arabe ramla = sable. Le nom Rambla apparaît au XVIIIe siècle et la place de la Rambla (aujourd’hui place de Catalogne) est déjà un lieu de rassemblement. La majeure partie des couvents qui la bordaient disparaît dans des incendies en 1835. C’est alors que sont construits les bâtiments actuels.
En 1976, à la demande de la mairie, Joan Miro réalise trois mosaïques en céramique sur la Rambla.
La Boqueria
Construction : 1840 à 1853
Histoire : la première mention du marché de Barcelone date de 1217 : des tables sont installées à proximité de l’ancienne porte de la ville nommée Boqueria pour vendre de la viande. À partir de décembre 1470, un marché aux cochons se tient à cet endroit, qui se situe alors à l'extérieur de la ville. Plus tard, les autorités décident de construire un marché séparé sur la Rambla, dédié principalement aux poissonniers et aux bouchers. Une convention de 1835 décide de la construction d’une place officielle. Un an plus tard, un bâtiment est prévu au centre de cette place, dont la construction commence le 19 mars 1840 sous la direction de l'architecte Mas Vilà. Le marché est officiellement ouvert la même année, mais les plans ont été modifiés à de nombreuses reprises jusqu'en 1846. L'inauguration officielle a finalement eu lieu en 1853. En 1911, le nouveau marché aux poissons voit le jour, et, en 1914, le toit métallique que l'on peut voir encore de nos jours est mis en place. L’extension du marché et le réaménagement de ses alentours ont fait l’objet d’une opération menée par l’architecte catalane Carme Pinos dans les années 2000.
Grand Théâtre du Liceu
Construction : 1847
Style : modernisme catalan.
Histoire : Le Gran Teatre del Liceu a été édifié en 1847 sur la Rambla par la bourgeoisie de Barcelone sur le terrain d'un ancien couvent. Il s’agissait d’accueillir le conservatoire de musique et, par-dessus tout, de créer un espace où la haute société pourrait voir et écouter l’opéra, le produit culturel étoile du moment. Le Liceu est ainsi devenu tout un symbole de la ville de Barcelone, au point que, quand un incendie le détruisit en 1994, toute la société catalane en fut ébranlée. La reconstruction a permis de doter le bâtiment du Liceu d’une infrastructure technique et scénique très moderne, tout en récupérant fidèlement l’aspect original du théâtre.
Caractéristiques : le Gran Teatre del Liceu est l’un des opéras parmi les plus remarquables d'Europe. Situé sur la Rambla, il accueille chaque année de grandes productions d’opéra, de ballet et de musique symphonique. Avec ses deux mille deux cent quatre-vingt-douze places et ses cinq salles de représentation, le Gran Teatre del Liceu de la Rambla de Barcelone est aujourd'hui l’un des théâtres d’opéra parmi les plus grands du monde. La saison d’opéra, de danse et de musique commence au mois de septembre et se prolonge jusqu’en juillet. En outre, le Gran Teatre del Liceu permet au public d'en visiter les espaces les plus représentatifs, tout en jouissant des détails et de la magnificence de son architecture. On y remarquera la Grande Salle, le Foyer et le Salon des Miroirs, ainsi que le Cercle del Liceu. Le siège de ce club privé est un magnifique exemple du modernisme catalan, avec un mobilier de l’époque et des œuvres originales du peintre Ramon Casas.
Tour Glories
Construction : 1999. Inaugurée en 2005
Architecte : Jean Nouvel.
Style : architecture high-tech.
Histoire : ce bâtiment abrite depuis sa création le siège de Grupo Agbar, la société des Eaux de Barcelone. En 1999, le promoteur privé Inmobiliaria Layetana engage la construction de la tour, dont le coût s’élève à 132 millions d'euros. En 2007, la société Layetana vend la tour à la société patrimoniale Azurelau, qui la revend en 2010 au Grupo Agbar, alors contrôlé à 75 % par la société française Suez Environnement, pour un montant de 165 millions d’euros. En 2013, le gratte-ciel est racheté par la chaîne hôtelière Hyatt, dans le but d’y installer un hôtel, un projet abandonné quatre ans plus tard. Il est alors revendu, toujours à perte, à Merlin Properties, qui en fait un immeuble de bureaux rebaptisé tour Glories, du nom du quartier. En 2018, la société américaine Facebook annonce l'installation des bureaux de sa filiale « anti-fake news » dans 8 des étages de la tour Gloriès.
Caractéristiques : La tour est située sur l’avenue Diagonale, près de la place des Gloires catalanes. Elle offre 30 000 m2 de bureaux, 3 210 m2 pour les services techniques et 8 351 m2 destinés à des fonctions diverses, avec notamment un auditorium et des parkings, pour une superficie totale de 50 693 m2. La tour Glories mesure 145 mètres de haut et comporte 38 étages, dont quatre en sous-sol. Cette tour est devenue l’un des bâtiments les plus remarquables de Barcelone, occupant désormais la troisième place en termes de hauteur, derrière l’hôtel Arts et la tour Mapfre, qui culminent tous deux à 154 mètres.La petite histoire : la tour Glories est appelée par les Barcelonais « le suppositoire ».
