Deux jours avant le coup d’envoi du 106e Tour de France, les coureurs rentrent progressivement dans leur sujet, en passant notamment par la case des conférences de presse où les uns et les autres dévoilent leurs ambitions. Si Cofidis va surtout tenter de renouer avec la victoire, peut-être grâce à Christophe Laporte, Romain Bardet vise bel et bien la plus haute marche du podium en troisième semaine tandis que Caleb Ewan, le débutant le plus attendu du Tour, a plutôt des vues sur le Maillot Jaune à saisir dès samedi à Bruxelles. En fin de journée, ils ont tous répondu à une première convocation et surtout à un premier bain de foule avec la présentation des équipes organisée pour des milliers de spectateurs sur la Grand-Place de Bruxelles.
COFIDIS À L’AFFUT
Si les deux dernières victoires d’étapes de Cofidis remontent à l’édition 2008 avec Samuël Dumoulin à Nantes et Sylvain Chavanel à Montluçon, l’équipe nordiste se positionne sur plusieurs terrains pour tenter de briller, à l’exception de la conquête du Maillot Jaune pour laquelle elle n’a pas de candidat à la hauteur des autres prétendants. En revanche, Christophe Laporte, qui avait atteint la 2e place du sprint de Pau l’année dernière derrière Démare, a déjà bien imaginé son périmètre d’action : « Sur les sprints massifs, certaines équipes sont vraiment spécialisées et d’ailleurs je ne suis pas un pur sprinteur. Mais quand il y a un peu de montagne et que je passe un peu mieux que les autres, je peux avoir ma chance. Ce sera donc plutôt en deuxième semaine ». Pour autant, les ambitions de l’équipe ne sont pas limitées, puisque Jesus Herrada, jusqu’alors programmé pour se consacrer cet été à la Vuelta, tentera d’être acteur de la course en haute altitude : « Lorsque je l’ai vu battre Romain Bardet au sommet du Mont Ventoux, je me suis dit que nous ne pouvions pas passer à côté de l’opportunité de réaliser un exploit sur le Tour, explique Cédric Vasseur, manager de l’équipe Cofidis. C’est un peu un pari de miser sur la forme qu’il tient en ce moment, mais on espère que c’est un coup qui va payer ».
BARDET : « JE VOIS LE TOUR COMME UNE LONGUE MONTÉE EN PRESSION »
La formation AG2R La Mondiale s’est présentée au complet au Parc des Expositions de Bruxelles, en déclinant ses objectifs qui sont sensiblement différents, bien que Romain Bardet se lance à nouveau dans la bataille pour le titre, après être monté deux fois sur le podium dans les trois dernières éditions (2e en 2016, 3e en 2017). « Nous allons aussi nous glisser dans les échappée pour aller chercher des étapes et ce n’est pas antinomique avec le travail qui sera fait pour Romain » a commencé Vincent Lavenu pour poser les bases de la stratégie, développée ensuite par le principal intéressé : « Nous sommes huit dans l’effectif, mais je n’ai pas constamment besoin que nous roulions en permanence ensemble. J’ai remarqué que de toute façon, ce qui marche pour nous ce sont les courses de mouvement. Alors je pense que cela servira aussi mes ambitions si nous nous projetons à l’avant. Je vois le Tour comme une longue montée en pression, et la troisième semaine sera très difficile. Il pourra encore y avoir de gros écarts avec ces étapes en haute altitude et la fatigue que tout le monde aura accumulée ».
LOTTO-SOUDAL : LE FUTUR IMMEDIAT AU PLURIEL
On emprunte quelquefois un ton solennel à l’annonce des grands événements. C’était bien le cas pour John Lelangue, au moment de rendre publique la prolongation des deux partenaires majeurs de l’équipe jusqu’en 2022, désormais à la même hauteur dans la hiérarchie… et avec une petite trouvaille consistant à inverser l’ordre d’apparition sur le maillot pour les courses se déroulant hors de Belgique. Caleb Ewan, pour son premier Tour de France, se présentera donc avec un maillot Soudal-Lotto, qu’il rêve à voix haute de changer contre un Maillot Jaune dès l’arrivée de la première étape : « J’ai grandi en regardant le Tour de France, je pensais même que c’était la seule course quand j’étais enfant. Mon rêve c’était d’y participer et maintenant je suis impatient de démarrer. Bien sûr, ce serait un autre rêve de porter le Maillot Jaune puisque l’opportunité est offerte aux sprinteurs cette année. Spécialement ici en Belgique en courant pour une équipe belge ». Hormis Ewan, c’est bien sur ses six coureurs nationaux que compte John Lelangue et en particulier sur Tiesj Benoot, Tim Wellens et Thomas De Gendt, capables de réaliser les meilleurs coups dans des échappées. Car comme l’expliquait le directeur sportif Marc Sergeant en ouvrant la discussion, « l’objectif c’est des remporter des étapes… et j’ai bien dit DES étapes ».
FUGLSANG : « LE MAILLOT JAUNE DU LEADER DU CYCLISME »
La nouvelle donne parmi les favoris du Tour a été dictée par les absences de plusieurs leaders, mais aussi par l’affirmation de quelques autres, au premier rang desquels figure Jakob Fuglsang, qui réalise jusqu’ici la plus belle saison de sa carrière, avec une campagne des classique ponctuée par un succès sur Liège-Bastogne-Liège et une nouvelle victoire sur le Critérium du Dauphiné. Depuis, le Danois s’est remis au travail à l’occasion d’un stage en altitude dont la finalité était également de reconnaître les étapes alpestres : « Elles ont l’air difficiles mais il n’est pas certain qu’elles créent de si gros écarts. Les ‘’bonifs’’ pourraient même s’avérer décisives. Cela peut sembler plus ouvert avec l’absence de Froome, mais il ne faut pas oublier qu’Ineos présente tout de même le tenant du titre. Je continue de penser qu’ils sont les favoris. Alors mon but, c’est d’être sur le podium… et je rêve de gagner le Tour. Le Maillot Jaune, c’est le symbole du leader du cyclisme. Ce n’est pas le rose, ce n’est pas le rouge, tout le monde sait que l’homme en jaune, c’est le leader ».
Actualités
4 juillet 2019
- 15:57
J-2 : Tour de France

