C'est lors de la deuxième étape du Tour de France 1923 entre Le Havre et Cherbourg que se va révéler un coureur italien jusque-là inconnu du nom d'Ottavio Bottecchia. Henri Pélissier, qui finit 10ème ce jour-là, se rappelle parfaitement cette arrivée : « Un coureur démarre au milieu de la chaussée. Un petit écervelé, sûr. Nous sommes à plus de deux kilomètres de la banderole et il s'offre en point de mire. Ouais ! Il ne se retourne pas une seule fois. Il nous tient à 50 m de distance et impossible de le rejoindre (…) Je me souviens de mon exclamation, descendu de vélo, à l'adresse de Francis : « Dis donc, il pèse lourd, ce gars-là ! » Mais qui est-il ? D'où vient-il ? On s'est assis à la même table trois jours de suite déjà il n'a pas desserré les dents. Il s'appelle Ottavio Bottecchia et ne parle pas un mot de français. (...) Et dans ce Tour, il doit se sentir plus isolé encore. On ne peut guère engager le dialogue avec lui. Il a des allures de paysan effarouché mais à vélo, chapeau, quelle allure ! » Tellement d'allure même que Bottecchia termine deuxième de ce Tour de France derrière Pélissier, avant d'enlever les deux éditions suivantes ! Quant à Pélissier, furieux d'être empêché par le règlement de porter deux maillots pour se protéger du froid dans le Tour 1924, il abandonne dans l'étape partie de Cherbourg pour livrer à Albert Londres la première confession de dopage de l'histoire…
vcy
3 juillet 2016
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La révélation Bottecchia