Le vignoble de Champagne de la Côte des Bar    

La Côte des Bar, composée de plusieurs petites vallées affluentes de la Seine et de l’Aube, offre une multitude de coteaux dont l’exposition est favorable à la vigne. Dans ces vallées, la vigne et la forêt s’entremêlent de façon très étroite. Ainsi, le voyageur découvre au fur et à mesure l’importance du vignoble de l’Aube, sans pouvoir l’embrasser d’un seul regard. Implantés au pied des vignes et au bord des cours d’eau, les villages à l’authenticité préservée renforcent l’identité de cette région. De même que les cadoles, abris en pierre sèche si rares en Champagne. Incluse dans la zone d’engagement des Coteaux, Maisons et caves de Champagne – Patrimoine mondial, la Côte des Bar demande du temps pour la découvrir ; elle offre ses richesses au visiteur qui arpente chacun de ses recoins.

 Une champagne pouilleuse bien saine

La Champagne crayeuse a longtemps été pauvre. En effet, sur ses terrains seules quelques plantes s’adaptent à cette pauvreté du sol  et à la sécheresse. Parmi ces plantes se trouve le thym pouliot ou, plus précisément le thym faux pouliot (Thymus pulegioides), encore appelé thym de bergère ou pouilleux qui est un arbrisseau aromatique qui ne dépasse guère 5 à 30 cm de hauteur . 

La Champagne où cette plante aromatique pousse est, de ce fait, appelée Champagne pouilleuse. Il ne s'agit donc pas d'une champagne dite pouilleuse parce que miséreuse due à son infertilité où les quelques humains étaient rongés par cette vermine, mais au contraire d'une Champagne qui fleurait bon… le thym et le serpolet !

Cette région est aujourd'hui devenue une des grandes régions agricoles de la France grâce à l'utilisation des engrais chimiques depuis la seconde guerre mondiale, produisant des céréales et de la betterave et possédant des industries agro-alimentaire.

Dès la sortie de Troyes (Thennelières, Laubressel et Dosches) : craie de la Champagne sèche et ses grandes cultures céréalières et des constructions en pans de bois, en terre crue ou en craie. Attention : Champagne Sèche…seulement en surface, car avec une épaisseur de 500 mètres la craie est un gigantesque réservoir d’eau, grâce à sa porosité qui dépasse 40%. Cette route est dite du « Balcon du Lac » car elle surplombe la plaine argileuse de Champagne humide avec les grands lacs.  

Des grands lacs pour protéger Paris des inondations  

Les grands lacs-réservoirs (Seine, Marne et Aube) ont été créés pour réguler le débit de la Seine et ainsi limiter les risques d’inondation à Paris en hiver et maintenir un étiage satisfaisant en été. Le lac-réservoir Seine ou Lac d’Orient a été mis en service en 1966, celui de la Marne ou lac du Der en 1974 et celui de l’Aube ou les lacs d’Amance et du Temple en 1990. Tous sont implantés sur les argiles de la Champagne humide déposées au Crétacé inférieur (Barrémien, Aptien et Albien, -120à -100 millions d’années).

L’Aube : un étalon de temps, l’albien  

L’Albien blanc de l’Aube (alba)

Passage entre les 2 lacs-réservoirs Seine et Aube implantés sur les argiles et marnes datant d’une période géologique (un étage) dénommé Albien (du Crétacé inférieur, -100 millions d’années). Cet Étage a été défini en 1842 dans le département de l’Aube (le nom Aube vientd’albaqui a donné Albien). Unétalon international de l’échelle des temps géologiques une référence mondiale (un stratotype) !

La présence d’argiles explique la brique utilisée pour les maisons. L’Aube comptait plus de 140 tuileries-briqueteries).

De Vendeuvre (km 37) et jusqu’à Magnant (km 148), l’étape parcourt une autre région naturelle, le Barrois avec des terrains calcaires et marneux surtout du Jurassique supérieur (environ 150 millions d’années avant nous). Très vite les vignes apparaissent sur les versants des nombreux cours d’eau, des vignes à l’appellation Champagne. Elles poussent sur des couches datant de l’étage géologique Kimméridgien (dont le stratotype est à Kimmeridge en Angleterre), tout comme le Chablis et beaucoup de crus de Bourgogne. 

La « Côte des Bar »  

Depuis quelques décennies, le Barrois est souvent appelé « Côte des Bar » (sans « s » ce qui est une erreur orthographique) pour attirer l’attention des touristes, des œnologues amateurs de bon vin, mais cette étape permet de vérifier qu’il s’agit d’un relief de plateaux avec des vallées bien marquées. Une vraie côte au sens géomorphologique a été vue (descendue) en début d’étape à Dosches en quittant la craie et la route du balcon du lac.

L’Aube fournisseur d’eau pour Paris

L’Aube est célèbre pour son eau (celle des réservoirs qui protègent la capitale et celle de son sol qui alimente la région parisienne en eau : En effet la couche de Sables Verts de l’Albien est un gigantesque réservoir d’eau (nappe aquifère). A Montiéramey, ils ont été exploités jusqu’en 1975, le village a une rue qui leur est dédiée.

Principe du puits artésien (avec niveau dans un puits et un puits artésien aussi appelé puits jaillissant). Le phénomène du puits artésien est dû au fait que l'eau a tendance à se trouver, à l'air libre, au même niveau quelle que soit sa situation souterraine. En 1861 un forage jusqu’à 586 mètres de profondeur a été effectué à Passy (pour atteindre les Sables verts) et l’eau s’est mise à jaillir à raison de 5000 m3/ jour. D’autres puits artésiens ont été alors forés, l’eau ayant une valeur stratégique.  

Parc naturel régional de la Forêt d’Orient

Situé au cœur de la Champagne humide, le Parc naturel régional de la Forêt d’Orient présente un paysage alternant entre forêts, lacs et bocages en son centre, vastes plaines céréalières au nord-ouest et coteaux viticoles au sud-est. Créé en 1970, il fait partie des plus anciens Parcs naturels régionaux français. Point d’étape majeur pour de très nombreux oiseaux migrateurs comme la cigogne noire ou la grue cendrée, il est aussi remarquable par ses villages avec une architecture traditionnelle à pans de bois. Il est accessible à vélo depuis Troyes par la voie verte des Grands lacs Seine et Aube, qui à l’avenir rejoindra de caractère en granit.

 

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