Paysage du jour : Le désert de Platé

Classé en 1998. Le terme “lapiaz” désigne la surface marquée par l’érosion des reliefs calcaires, du latin “lapis”, la pierre. Un lapiaz est donc un champ de pierres et celui de Platé est tout simplement le plus vaste d’Europe ! Cet univers minéral s’étend sur 19 km2, un “désert” de pierres de la surface duquel l’eau est absente. Elle s’enfonce en réalité dans les fractures de la roche puis sillonne le massif en empruntant gouffres et rivières souterraines et ressurgit en cascade vers Sixt ou dans la vallée de l’Arve. La roche du plateau calcaire de Platé, d’abord décapée par les glaciers, a ensuite subi – et subit encore – les assauts de l’érosion mécanique (gel, neige) et ceux de l’érosion chimique : l’eau s’attaque aux points faibles de la roche, les fissures par exemple, pour les travailler. Le gaz carbonique dont elle est chargée attaque le calcaire et le dissout. Petit à petit se forment des formes minérales plus étranges les unes que les autres : gradins, cannelures, rigoles de plusieurs mètres de profondeur, méandres, encoches...un véritable jardin de paysages minéraux époustouflants. Les Grandes Platières, par exemple, filent sous l’horizon en une gigantesque nappe d’un gris clair qui révèle à chaque pas un autre monde, lunaire. Des mousses, lichens et herbes nichés dans la moindre anfractuosité accentuent encore le phénomène d’érosion en s’insinuant dans la roche.

© DREAL AURA

Autour du bassin de Sallanches installé dans une plaine glaciaire