Ville étape pour la 2e fois
Commune d’Ille-et-Vilaine (35)
Population : 4 600 hab. (Mévennais et Mévennaises)
Personnalités : Louison Bobet, Jean Bobet, Francis Pipelin, Frédéric Guesdon (coureurs cyclistes). Théodore Botrel (compositeur).
Spécialités : Crêpes et galettes bretonnes, far breton, kouign amann, sablés bretons. Cidre, bouchinot (liqueur).
Sport : US Saint-Méen-Saint Onen (football), Sporting club du Pays Mevennais (omnisport), Cyclo Club Mévennais, Vélo Club Mévennais, Entente Athlétique du Pays de Brocéliande (athlétisme).
Festivals : Festival Mômes d’automne (itinérant), Festival le Grand soufflet (Rennes et département). Fête paysanne.
Économie : commerces locaux. Village étape. Agriculture.
Label : Terre de Jeux 2024
Sites web/ Réseaux sociaux : www.stmeen.fr / destination-broceliande.com / stmeen-montauban.fr
SAINT-MÉEN-LE-GRAND ET LE CYCLISME
C’est bien entendu la ville de Louison Bobet, triple vainqueur du Tour, à qui un musée est consacré (voir ci-dessous). Son frère Jean est aussi né à Saint-Méen, tout comme Francis Pipelin et Frédéric Guesdon, qui méritent tous leur place dans l’histoire du cyclisme breton. Jean Bobet, s’il n’a pas eu le palmarès et le rayonnement de son frère, a tout de même remporté Paris-Nice en 1955 avant de se lancer dans une carrière de journaliste sportif couronnée de succès. Ses ouvrages sur le vélo, et notamment En selle ou Demain on roule sont des classiques de la littérature cycliste. Il a aussi remporté le prix de littérature sportive en 2003 pour un ouvrage sur Octave Lapize. Jean Bobet nous a quittés en 2002. Francis Pipelin, contemporain des frères Bobet, a disputé quatre Tours de France consécutifs entre 1957 et 1960 et remporté le Grand Prix du Midi-Libre en 1958. Quant à Frédéric Guesdon, toujours présent dans les pelotons comme directeur sportif de l’équipe Groupama-FDJ, il est le dernier Français à avoir remporté Paris-Roubaix en 1997 et a ajouté Paris-Tours 2006 à son palmarès pour faire bonne mesure.
La ville a accueilli en 2006 le départ d’une étape remportée par Sylvain Calzati à Lorient.
Louison Bobet
Si le cyclisme breton avait déjà reçu ses lettres de noblesse avant-guerre avec des coureurs comme Lucien Petit-Breton, Paul Le Drogo, ou Léon Le Calvez, c’est avec Jean Robic et surtout avec Louison Bobet, premier vainqueur de trois Tours de France consécutifs, que la Bretagne est devenue la terre privilégiée du vélo en France. Avant l’avènement de Bernard Hinault, Bobet a été le principal champion breton de cette lignée. Sa rivalité avec Jean Robic fut par la suite éclipsée par celle qui mit aux prises Jacques Anquetil à Raymond Poulidor, mais le vainqueur du Tour 1947 et celui des éditions 1953 à 1955 se détestaient. Le trouvant pleurnichard, affecté, Robic baptisa son rival « Louisette Bonbon », un sobriquet qui séduisit le peloton, prompt à qualifier le fils de boulanger de Saint-Méen de « pleureuse ». Il est vrai que Louison Bobet et sa souffrance ont donné au Tour de France quelques-unes de ses plus belles images pieuses. Décrit comme « hypernerveux » par son frère Jean, il eut pendant toute sa carrière une santé délicate, une impétuosité qui lui joua des tours, et de multiples incidents mécaniques qui brisèrent son élan. Handicapé par de nombreuses blessures à la selle, au point de devoir subir une opération vitale fin 1955, il eut l’intelligence d’identifier ces lacunes et de les corriger. C’est ainsi qu’il s’inspira des méthodes d’entraînement de Fausto Coppi, qui fut son ami et rival le plus proche, et prit à son service un médecin et un soigneur attitré, Raymond Le Bert, qui sut calmer ses bobos au corps et à l’âme. Déjà amateur de talent, il se révèle dès son premier Tour de France, celui que Robic enlève en 1947, en se plaçant au service de René Vietto. En 1948, il remporte deux étapes, porte le Maillot Jaune pendant plus d’une semaine, mais cède sous les banderilles de Gino Bartali et échoue au pied du podium. Le légendaire Alfredo Binda, qui dirige alors l’équipe italienne, assure que, sous sa coupe, ce jeune Français impulsif aurait remporté l’épreuve. Il lui faudra encore cinq ans. Les pépins de santé (furoncles, indurations, angines) se multiplient, et s’il patiente en s’adjugeant Milan-San Remo ou le Tour de Lombardie en 1951, le Tour comme le Giro semblent se refuser à lui. Tout rentre dans l’ordre en 1953 où, toujours diminué par ses éternelles douleurs à la selle, il l’emporte enfin au prix d’une belle empoignade avec ses compatriotes et rivaux Jean Robic et Jean Malléjac. Si cette victoire est une libération, 1954 est l’année de la consécration. C’est encore dans l’ascension de l’Izoard que Louison Bobet assure sa victoire et musèle ses deux adversaires les plus proches, Gilbert Bauvin et le Suisse Ferdi Kübler. Moins d’un mois plus tard, le voilà champion du monde à Solingen, en Allemagne. Avec le temps, le Breton a appris à temporiser, à calculer, à frapper juste : c’est avec cette tactique qu’il parvient à contenir Charly Gaul et Jean Brankart dans l’édition 1955. Au parc des Princes, il effectue un tour d’honneur avec le Belge Philippe Thys, le seul triple vainqueur avant lui. Le déclin s’amorce avec cette opération de 1955. Louison Bobet signe encore des exploits retentissants, comme une victoire au sprint dans Paris-Roubaix en 1956 devant Rik Van Steenbergen, mais sa forme est trop irrégulière. S’il échoue d’un rien dans sa conquête du Tour d’Italie en 1957 face à Gastone Nencini, il renonce aux éditions 1956 et 1957 du Tour de France. En 1958, on le voit encore à l’attaque dans l’Izoard, comme aux plus belles années, mais il ne termine que septième et premier Français. Son dernier Tour, en 1959, il l’achève au sommet de l’Iseran, qu’il a tenu à gravir jusqu’au bout. On passe un imperméable sur ses épaules, Gino Bartali, devenu suiveur, récupère son vélo. La course dit adieu à l’un de ses plus beaux héros. Un accident de la route fin 1961 met un terme définitif à sa carrière. La reconversion sera aussi exemplaire : Louison Bobet lance la vogue de la thalassothérapie à Quiberon puis ouvre un autre établissement à Biarritz, où un cancer l’emporte en 1983.
À VOIR :
Abbaye de Saint-Méen
Construction : XIe au XVIIIe siècles.
Style : roman.
Histoire : selon l'hagiographie, une abbaye fut bâtie vers 600 par Mewen (Méen). L'abbaye fut totalement détruite par Charlemagne et une première fois rebâtie en 816 par Hélogar, évêque de Saint-Malo. A nouveau endommagée, elle a connu une autre reconstruction au XIIIe et XIVe siècles. Au XVIIe siècle, un conflit opposa les moines à l’évêque de Saint-Malo, qui dut employer la force publique pour les chasser. Saint-Méen devint alors le petit séminaire du diocèse de Saint-Malo jusqu'à la Révolution française. D’importants travaux furent entrepris au XVIIIe siècle, jusqu’à la Révolution, où elle fut déclarée bien national, mais resta un séminaire jusqu’en 1905.
Caractéristiques : l’édifice actuel, composite, est en forme de croix latine à transept très saillant, avec une chapelle accolée au flanc sud de la nef à la jonction avec le transept (chapelle Saint-Vincent). La nef possède un bas-côté au nord. Le chœur actuel, à l’ouest, est situé sous la tour. Il est légèrement désaxé. L’orientation de l’édifice a été inversée, l’actuelle nef étant l’ancien chœur monastique. La nef et le transept sont couverts de charpente. Le chœur et la chapelle Saint-Vincent sont voûtés d’ogives.
Classement : inscrite Monument historique en 1930.
Musée du vélo - Louison-Bobet
Description : L’espace Tous à vélo avec Louison Bobet rend hommage au triple vainqueur du Tour et raconte son histoire. Le parcours muséal est conçu en sept étapes ludiques et interactives : « sens de l’effort », « goût de l’excellence », « ferveur populaire », « champion parmi les grands », « une histoire de famille », « soif de liberté » et « reconversion ». Est également projeté le film *Histoire d’un champion* de Jean-Paul Ollivier. On retrouve au musée les témoignages émouvants de la famille de Louison et il est également possible de suivre la voie verte (V6) au départ de Saint-Méen-le-Grand grâce à un simulateur avant de s’attaquer à la vraie.
Mairie
Description : L’hôtel de ville de Saint-Méen-le-Grand datant de 1933 est remarquable par son architecture. En effet, il est inspiré des mairies de Gouda (Pays-Bas) et de Vichy et se démarque par son clocheton. Le long de la mairie, sur le côté droit, une sculpture en staff représente Mercure, Dieu des voyageurs, rappelant qu’autrefois ce bâtiment était un relais de poste.
Voie verte V6 Bretagne
Description : De Carhaix à Saint-Méen-le-Grand, des confins des Monts d’Arrée jusqu’à l’Argoat, la Voie 6 Bretagne se déploie en grande partie sur une ancienne voie de chemin de fer réaménagée. Apparaissent à chaque coup de pédales de coquets villages. Cerné de monts forestiers, le lac de Guerlédan s'étend sur 12 km pour accorder une pause ludique et bienfaisante avant d’atteindre le village natal de Louison Bobet.
Étang de la Porte Juhel
Description : L’étang de la Porte Juhel est attenant au camping municipal. Il est situé à 800 m du centre-ville. Ce joli point d’eau bénéficie d’un bel espace vert, pour se ressourcer, se promener et pêcher. En juin et juillet 2023, l’étang a été aménagé avec : la reprise du cheminement tout autour de l’étang en sablage, l’installation de tables de pique-nique en bois, d’un barbecue, de deux préaux et d’un ponton de pêche.
Forêt de Brocéliande
Description : La forêt de Paimpont, appelée forêt de Brécilien jusqu'au XVe siècle, est souvent identifiée à Brocéliande, forêt mythique et enchantée de la légende arthurienne. Elle est située autour de Paimpont et Saint-Méen se situe à sa lisière nord. D'une surface de 9 000 hectares, elle fait partie d'un massif forestier plus large qui couvre les départements voisins du Morbihan (avec le camp de Coëtquidan) pour s'étendre sur une surface totale de 13 500 ha environ. D'un point de vue touristique, la forêt de Paimpont bénéficie de son assimilation, apparue au milieu du XIXe siècle, à la forêt imaginaire de Brocéliande dans laquelle la légende situe maints épisodes des romans de la Table Ronde et de la légende arthurienne. L'idée de l'existence d'une grande forêt centrale au cœur de l'Armorique a germé dans l'esprit d’Arthur de La Borderie en 1861, pour qui la forêt « s’étendait en longueur depuis le lieu de l’actuelle ville de Montfort jusqu’à celui de Rostrenen ou environ ».
À BOIRE :
Le cidre : L’origine du cidre remonte à l’Antiquité avec le « vin de pomme ». Mais ce n’est qu’au XIIe siècle avec l’invention du pressoir que sa fabrication démarre réellement. Sa paternité est revendiquée par les Normands, les Basques et les Asturiens (qui l’appellent Sidra) et les Bretons (qui le nomment Chistr). Cependant, l’origine de ce « vin de pomme » n’est pas clairement identifiée. Elle reste notamment au centre de la rivalité entre la Normandie et la Bretagne, au même titre que la possession du Mont-Saint-Michel. Les premières traces de boisson à base de pommes datent de l’Antiquité. Le chekar pour les Hébreux ou sikera pour les Grecs, boissons à base de jus fermenté, étaient consommés autour de la Méditerranée. Le géographe grec Strabon décrit l’abondance des pommiers et des poiriers en Gaule (France) et parle d’une boisson obtenue à partir de morceaux de pommes trempées dans de l’eau bouillante et du miel provenant du Pays basque. Par ailleurs, à l’époque gallo-romaine, les marins basques utilisaient le cidre pour lutter contre le scorbut. Dans leurs expéditions, ils ont fait découvrir cette boisson aux Normands ou aux Bretons croisés en mer.
Aujourd’hui, la production du cidre s’est diversifiée tout en suivant des standards de qualité élevés afin de retrouver ses lettres de noblesse. La réglementation dans les procédés de fabrication et le choix de variétés de pommes d’excellente qualité et d’une culture respectueuse de l’environnement assurent aux consommateurs un produit d’exception.
Autour de Saint-Méen, la Cidrerie du Pays de Brocéliande et la Cidrerie de la Vallée du Mel font vivre cette tradition bretonne.