Ville-étape pour la première fois.

Commune de Haute-Marne (52)

Population : 750 hab. (Colombéens, Colombéennnes)

Spécialités : champagne, andouilles, spécialités de la Haute-Marne, fromage de Langres. Fondue champenoise. Caisses de Wassy (meringues).

Personnalités : Charles de Gaulle, famille De Gaulle.

Sport : Colombey FC (football).

Économie : agriculture (élevage, viticulture), commerce.  

Patrimoine : Mémorial Charles de Gaulle, Croix de Lorraine, la Boisserie. Abbaye de Clarivaux. Château de Cirey-sur-Blaise.

Festivals : Spectacle son et lumière au Mémorial Charles de Gaulle

Sites web www.memorial-charlesdegaulle.fr / www.colombey-les-deux-eglises.com / www.haute-marne.fr


COLOMBEY-LES-DEUX-ÉGLISES ET LE CYCLISME

Le 16 juillet 1960, au cours de l’étape Besançon-Troyes, la veille de l’arrivée à Paris, la course fut neutralisée pendant quelques minutes pour saluer le général de Gaulle, illustre résident de Colombey-les-Deux-Eglises (et accessoirement, à l’époque, président de la République), venu en spectateur avec son épouse Yvonne au bord de la route. Le général de Gaulle remercia Jacques Goddet, alors directeur du Tour, pour cet arrêt-hommage, et vint serrer la main de Gastone Nencini, porteur du Maillot Jaune et futur vainqueur, de Henry Anglade, le champion de France, et d’Antonin Rolland. La petite histoire raconte que Pierre Beuffeuil, un moment attardé et qui avait pu recoller au peloton grâce à cette halte improvisée, passa ensuite à l’attaque et gagna l’étape en solitaire à Troyes. Depuis 2020, la course Paris-Troyes, qui a fêté ses 120 ans en 2023, prend son départ de Colombey.


À VOIR :  

  • Mémorial Charles-de-Gaulle

Construction : 2006 à 2008.

Histoire : retraçant, au travers de la personne de Charles de Gaulle (1890-1970), les grands événements historiques du XXe siècle, il a été réalisé par la fondation Charles-de-Gaulle et le conseil général de la Haute-Marne pour un coût de 22 millions d’euros. Il vient remplacer le mémorial du Général de Gaulle inauguré le 18 juin 1972, qui abritait jusqu’alors une petite exposition et commandait l’accès à la monumentale croix de Lorraine. Lancé officiellement par le président de la République française Jacques Chirac le 9 novembre 2006, le mémorial Charles-de-Gaulle et son exposition temporaire De Gaulle-Adenauer : une réconciliation franco-allemande, ont été inaugurés le 11 octobre 2008 par Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel, tout juste cinquante ans après la rencontre historique à la Boisserie entre le Général et le chancelier Konrad Adenauer.

Signe particulier : le monument reçoit environ 100 000 visiteurs par an.  

  • Croix de Lorraine

Construction : 1972.

Histoire et caractéristiques :  après la mort du général de Gaulle, le 9 novembre 1970, un comité national placé sous le haut-patronage du président Georges Pompidou est constitué en mars 1971 pour ériger à Colombey un monument symbole de la France libre. Il lance une souscription nationale recueillant plusieurs millions de dons. Cette souscription, relayée par les missions françaises à l’étranger, connait un grand succès international et des fonds arrivent de plus de 67 pays permettant de recueillir au total 5,5 millions de francs. Cette somme va permettre d’ériger un monument, mais aussi d’acquérir 35 ha de terrain autour et sur lequel seront plantés mille cèdres offerts par le Liban. C’est le projet des architectes Marc Nebinger et Michel Mosser qui est retenu : une croix de Lorraine en béton armé précontraint de 44,30 m de haut pour un poids total sans fondations de 950 tonnes, revêtue d’un parement en granit rose de Perros-Guirec et habillée de surfaces en bronze de 10 mm d'épaisseur et d’1,68 mètre de longueur, soit un poids total de 16 tonnes, provenant d’une fonderie alsacienne. Près de 350 compagnons artisans ont travaillé à la réalisation du monument. Il a été inauguré par le président Georges Pompidou le 18 juin 1972, jour du trente-deuxième anniversaire de l’appel du 18 juin.  

  • La Boisserie

Construction : 1810

Histoire : le général de Gaulle et son épouse Yvonne avaient acheté, en 1934, le domaine de « la Brasserie » qui, en fait, était l’ancienne brasserie du village (créée en 1843), renommée « La Boisserie ». Cette gentilhommière de quatorze pièces, recouverte de vigne vierge et entourée d’un vaste terrain de 2,5 ha, comporte un rez-de-chaussée de trois pièces avec un seul étage disposant de six chambres, complétée d’un pavillon adjacent. Elle s’offre aux regards depuis le village avec une tour hexagonale coiffée de vieilles tuiles du pays que de Gaulle avait fait construire après la guerre. Il y installa son cabinet de travail d’où, d’un regard, il pouvait embrasser le paysage immense et sauvage. Le général aimait venir se reposer dans ce qu’il considérait comme sa vraie et sa seule demeure. Il s’y réfugiait pour prendre les décisions importantes, dans le calme et la solitude. À la Boisserie furent reçus un grand nombre de personnalités. Parmi elles, les 14 et 15 septembre 1958, le chancelier allemand Konrad Adenauer (qui fut le seul chef d’État ou de gouvernement à passer la nuit à la Boisserie) pour entamer la réconciliation franco-allemande. Après sa démission de la présidence de la République, en avril 1969, il y avait entrepris la rédaction de ses Mémoires d’espoir. Il y est mort le 9 novembre 1970 au soir d’une rupture d’anévrisme, âgé de presque quatre-vingts ans. Le domaine appartient depuis lors à son fils, l’amiral Philippe de Gaulle.

Destination actuelle : musée ouvert au public.

Classement : Monument Historique depuis 2004.  

  • Église Notre-Dame-de-l’Assomption

Construction : XIIe siècle.

Style : roman 

Caractéristiques : petite église romane dont la travée et le sanctuaire circulaire sont classés.

Classement : classée Monument Historique en 1923.  

  • Charles de Gaulle

Né le 22 novembre 1890 à Lille (Nord) et mort le 9 novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Églises (Haute-Marne). Élevé dans une culture de grandeur nationale, Charles de Gaulle choisit une carrière d’officier dans l’armée de Terre. Au cours de la Première Guerre mondiale, il est blessé et fait prisonnier. En mai 1940, alors colonel, il est placé à la tête d’une division blindée et mène plusieurs contre-attaques pendant la bataille de France ; il est dans la foulée promu général de brigade à titre temporaire. Pendant l’exode qui suit, il est sous-secrétaire d’État à la Guerre et à la Défense nationale dans le gouvernement Reynaud. Rejetant l’armistice demandé par Pétain à l’Allemagne nazie, il lance de Londres, à la BBC, « l’appel du 18 Juin », qui incite le peuple français à résister et à rejoindre les Forces françaises libres.

Condamné à mort par contumace et déclaré déchu de la nationalité française par le régime de Vichy, il entend incarner la légitimité de la France et être reconnu en tant que puissance par les Alliés. Il entretient des relations froides avec Franklin Roosevelt, mais bénéficie de l’appui de Winston Churchill. Il dirige le pays à partir de la Libération. Favorable à un pouvoir exécutif fort, il s'oppose aux projets parlementaires et, refusant de suivre la majorité élue à l’Assemblée nationale, il démissionne en 1946. Il fonde l’année suivante le Rassemblement du peuple français (RPF), mais son refus de tout compromis l’écarte de toute responsabilité nationale. Il revient au pouvoir après la crise de mai 1958, dans le cadre de la guerre d’Algérie. Investi des pleins pouvoirs dans le contexte de l’opération Résurrection, il fait approuver la Cinquième République par un référendum. Élu président de la République par un collège élargi de grands électeurs, il prône une « politique de grandeur » de la France. Il affermit les institutions, la monnaie (nouveau franc) et donne un rôle de troisième voie économique à un État planificateur et modernisateur de l’industrie.

Il renonce par étapes à l’Algérie française malgré l'opposition des pieds-noirs et des militaires, qui avaient favorisé son retour. Il poursuit la décolonisation de l’Afrique subsaharienne et y maintient l’influence française. En rupture avec le fédéralisme européen et le partage de Yalta, de Gaulle défend « l’indépendance nationale » et préconise une « Europe des nations » qui irait « de l’Atlantique à l’Oural », réalise la force de dissuasion nucléaire française, retire la France du commandement militaire de l'OTAN, oppose un veto à l’entrée du Royaume-Uni dans la Communauté économique européenne, soutient le « Québec libre », condamne la guerre du Viêt Nam et reconnaît la Chine communiste. Sa vision du pouvoir, à savoir un chef directement approuvé par la Nation, l’oppose aux partis communiste, socialiste et centristes pro-européens. Ces formations critiquent un « coup d'État permanent », selon la formule de François Mitterrand, contre lequel de Gaulle est réélu en 1965 au suffrage universel direct.

Il surmonte la crise de Mai 68 après avoir semblé se retirer, convoquant des élections législatives qui envoient une écrasante majorité gaulliste à l’Assemblée nationale. Mais en 1969, il engage son mandat sur un référendum (sur la réforme du Sénat et la régionalisation) et démissionne après la victoire du « non ». Il se retire dans sa propriété de Colombey-les-Deux-Églises, où il meurt dix-huit mois plus tard.


À BOIRE :  

  • Champagne

Colombey-les-deux-Églises se situe à proximité immédiate de la zone d’exploitation du champagne et des viticulteurs spécialisés se trouvent à proximité : on peut notamment citer le champagne A. Viot et fils, dont l’exploitation se trouve à 10 km du village, ou le champagne de Barfontarc, à 15 km.  

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