Capitale du Piémont

Ville-étape pour la cinquième fois.

Population : 843 000 hab. (Turinois, Turinoises)

Spécialités : agnolotti (raviolis farcis), tajarin (pâtes aux truffes), risotto au Barolo, polenta carbonara, poulet chasseur, artichauts farcis, gianduiotto (chocolat), Bicerin, vermouth. Gressins. Sabayon.

Personnalités : famille de Savoie, dont Victor-Emmanuel II, premier roi d’Italie. Cavour (homme d’État italien). Antonio Gramsci, Joseph de Maistre, Cesare Pavese, Primo Levi,  Mario Soldati, Italo Calvino, Umberto Eco (penseurs et écrivains). Camillo Olivetti, Gianni et Giovanni Agnelli (industriels). Giuseppe Farina (F1). Umberto Tozzi et Carla Bruni (chanson).

Sport : Juventus et Torino FC (football), Compétitions : Jeux olympiques d’hiver en 2006.

Culture et festivals : Festival du film de Turin. Festival du film Lovers. Festival international du cinéma féminin. CioccolaTo (festival du chocolat). Torino Jazz Festival. Artissima (art moderne), Mito Settembre Musica (septembre). Salon international du livre de Turin.

Économie : automobiles et sous-traitance (Fiat), micro-informatique (Olivetti), construction ferroviaire, assurances (Toro, Reale Mutua), banques (San Paolo, CRT), transports routiers, mode et textile (Borbonese, Carlo Pignatelli, Kristina Ti, Fisico, Brooksfield, Jaggy, Kappa, Superga), industries agroalimentaire et dérivées (Lavazza, Martini).

Sites web / FB / Twitter / Instawww.visit-torino.itwww.turismotorino.orgwww.comune.torino.it


TURIN ET LE CYCLISME

Sa proximité avec la frontière française a permis à Turin de figurer déjà à quatre reprises au parcours du Tour de France en 1956, 1961, 1966 et 1996.  Turin est depuis 1876 la ville d’arrivée de Milan-Turin, la plus ancienne course cycliste toujours organisée, qui a vu s’imposer ces dernières années des profils aussi différents que ceux d’Alberto Contador, Rigoberto Uran, Thibaut Pinot, Primoz Roglic ou Mark Cavendish et Arnaud Démare. Son dernier lauréat était le sprinteur néerlandais Arvin De Kleijn. Le Giro y a fait étape près de 50 fois, le dernier à y lever les bras étant Simon Yates en 2022. Parmi les coureurs natifs de Turin, ils sont nombreux à avoir brillé sur le Tour de France, à commencer par Nino Defillipis, alias « le Cid », vainqueur de sept étapes entre 1956 et 1960. Un des piliers de l’équipe Bianchi, il est devenu lors de la première étape turinoise l’un des rares coureurs à avoir gagné dans sa ville natale, et a terminé cette édition en cinquième position du général. Il faut également signaler Franco Balmanion double vainqueur du Giro en 1962 et 1963 et champion d’Italie en 1967. Cette année-là, il avait pris la troisième place du Tour de France, son meilleur résultat en cinq participations. Autre double vainqueur du Tour d’Italie, en 1938 et 1939, Giovanni Valetti, natif de Vinovo, dans l’aire urbaine de Turin, n’a pris part au Tour de France qu’une fois, en 1937 (abandon dès la 2e étape). Sur le Giro 1939, il avait dominé Gino Bartali après avoir été son dauphin en 1937. Également sacré sur le Giro, en 1931, Francesco Camusso s’est pour sa part adjugé trois étapes du Tour de France en 1932 (3e au général), 1935 et 1937. Plus près de nous, on peut citer Giovanni Visconti, triple champion d’Italie sur route en 2007, 2010 et 2011, qui n’a participé qu’une seule fois au Tour de France, en 2014. C’est enfin à Turin qu’est décédé en 1951, après une chute lors du Tour du Piémont, Serse Coppi, le frère de Fausto.


À VOIR :

  • Palais royal de Turin

Construction : à partir de 1584

Style : baroque et néoclassique.

Histoire : en 1562, Turin devient la capitale des États de Savoie en remplacement de Chambéry. Le duc Emmanuel-Philibert installe la cour dans le palais des archevêques de Turin qu’il transforme en palais ducal. Puis en 1584, le duc Charles-Emmanuel Ier ordonne la construction d’un nouveau bâtiment qui est réalisé sur les plans de l’architecte Ascanio Vittozzi. Le siège de la ville en 1640 endommage fortement l’édifice, ce qui amène la duchesse Christine de France, régente des États de Savoie, à faire poursuivre les travaux, confiés aux architectes Carlo et Amedeo di Castellamonte.

Caractéristiques : au cours du XVIIe siècle, la grande galerie royale est décorée de fresques réalisées par Daniel Seiter. Les appartements du rez-de-chaussée, appelés Madame Félicité, sont décorés par le peintre Bartolomeo Guidobono. À la même époque, André Le Nôtre dessine et fait réaliser les jardins du palais. Au XVIIIe siècle, l’architecte Filippo Juvarra fait réaliser l’escalier des ciseaux » et le cabinet chinois. Benedetto Alfieri confie la peinture de fresques à Francesco de Mura et à Gregorio Guglielmi.

Classement : patrimoine mondial de l’Unesco au titre des résidences de la famille royale de Savoie, musées royaux de Turin. Bien culturel italien.  

  • Bibliothèque royale de Turin

Fondation : 1839.

Histoire : la bibliothèque royale de Turin a été fondée par le prince Charles-Albert de Sardaigne. En 1840, la bibliothèque a déjà atteint 30 000 volumes, tous d'une valeur considérable. L’augmentation du nombre d’ouvrages a nécessité l'ouverture d'une aile du bâtiment par l’architecte Pelagio Palagi afin d’y loger la bibliothèque royale. Elle a acquis le célèbre manuscrit de Léonard de Vinci, Codex sur le vol des oiseaux dit Codex de Turin. Après la Seconde Guerre mondiale et l’avènement de la République, un conflit éclata entre l’État italien et la Maison de Savoie au sujet du statut de la bibliothèque royale qui ne prit fin qu'en 1973. 

Caractéristiques : la bibliothèque contient environ 200 000 volumes imprimés, 4 500 manuscrits, 3 055 dessins, 187 incunables, 5019 cinquecentina, 20 987 dépliants, 1 500 rouleaux, 1 112 périodiques, 400 albums photos, et de nombreuses gravures et cartes. Parmi les chefs-d'œuvre conservés à la bibliothèque royale, l'Autoportrait de Léonard de Vinci, vendu au roi Charles-Albert par le collectionneur Giovanni Volpato en 1839 et entreposé dans un local au sous-sol de la bibliothèque, ainsi que le célèbre Codex de Turin de Léonard de Vinci. On y trouve également l'étude de Vinci sur les anges du Baptême du Christ d'Andrea del Verrocchio, dont la toile est exposée à Florence. Le fonds possède également le carnet d'ingénieur de Francesco di Giorgio Martini. Dans la collection de dessins et toiles de maîtres, sont exposés les chefs-d'œuvre notamment de Hans Burgkmair, d’Albrecht Dürer, Nicolaus Knüpfer, d’Antoine van Dyck, Raphaël et de Christian Wilhelm Ernst Dietrich. La bibliothèque possède également les œuvres du graveur Giovanni Volpato.

Classement : patrimoine mondial de l’Unesco au titre des résidences de la famille royale de Savoie, musées royaux de Turin. Bien culturel italien.  

  • Palais Madame (Palazzo Madama)

Construction : XIVe au XVIIIe siècle.

Style : médiéval et baroque.

Histoire : au début du Ier siècle av. J.-C., l’emplacement est occupé par une porte dans les murs romains de laquelle part le decumanus maximus d’Augusta Taurinorum (qui donnera Turin). Deux des tours, bien que reconstituées, témoignent de cet édifice initial. Après la chute de l’Empire romain occidental, la porte est utilisée comme bastion pour la défense de la ville. Le site devient une possession des Savoie-Acaja, une branche secondaire de la maison de Savoie, qui l’agrandit en château au XIVe siècle. Après la disparition de la lignée Acaja en 1418, le château devient la résidence des invités des Savoie. En 1637, la régente du duc Charles-Emmanuel II, Christine de France, le choisit comme résidence personnelle. Elle commande la couverture de la cour et l’amélioration des appartements intérieurs. Soixante ans après, une autre régente, Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie, vit au palais, lui conférant ainsi définitivement le surnom de « Madame ». Elle commande un palais baroque en pierre blanche à l’architecte Filippo Juvarra, mais les travaux se limitent à la façade, construite entre 1718 et 1721, plaquée sur l’édifice médiéval.

Destination actuelle : depuis 1934, il accueille le musée des antiquités de la ville, le Museo Civico d’Arte Antica, contenant notamment des pièces du Pakistan.

Classement : patrimoine mondial de l’Unesco au titre des résidences de la famille royale de Savoie, musées royaux de Turin. Bien culturel italien.  

  • Palais Carignan

Construction : 1679

Style : baroque.

Histoire : œuvre de Camillo-Guarino Guarini, le palais Carignan est considéré comme l’un des plus beaux édifices de Turin. Il possède une façade curviligne surmontée d’une rotonde et consacrée aux exploits du régiment de Carignan-Salières. Il a été construit en 1679 pour les princes de Carignan affiliés à la maison de Savoie. Il a vu naître en 1820 Victor-Emmanuel II, qui devint le premier roi d’Italie. Il abrite les séances de la chambre des députés du parlement du royaume de Sardaigne entre 1848 et 1861 et du parlement italien entre 1861 et 1865.

Destination actuelle : il abrite aujourd’hui le musée du Risorgimento, qui contient notamment une reconstitution du cabinet de travail du comte de Cavour.

Classement : patrimoine mondial de l’Unesco au titre des résidences de la famille royale de Savoie, musées royaux de Turin. Bien culturel italien.  

  • Suaire de Turin

Caractéristiques : le Suaire de Turin, ou Linceul de Turin, est un drap de lin jauni de 4,42 mètres de long sur 1,13 mètre de large montrant l’image floue (de face et de dos) d’un homme présentant les traces de blessures compatibles avec un crucifiement. La représentation figurant certains détails de la crucifixion de Jésus de Nazareth décrite dans les évangiles canoniques est l’objet de piété populaire et est considérée par l’Église catholique comme une icône. Certains croyants la vénèrent comme une relique insigne, le « Saint-Suaire ».

Histoire : les premières mentions non contestées de ce drap proviennent de la collégiale de Lirey, en Champagne, dans la seconde moitié du XIVe siècle. Les ostensions de l’objet aux fidèles ont été interdites par les évêques de Troyes, qui affirmaient avoir découvert le faussaire responsable de la supercherie. En 1390, le pape Clément VII publie une bulle autorisant la parade du linge, mais il défend que soient faites « les solennités en usage lorsqu’on montre une relique » et exige que la foule soit avertie qu’on ne montre pas l’objet en tant que relique, mais en tant que « figure ou représentation du Suaire du Christ ». Après diverses pérégrinations, l’objet devient en 1453 la propriété du duc de Savoie Louis Ier ; à partir de la seconde moitié du XVe siècle, il est vénéré comme une relique de la Passion. Il est conservé depuis 1578 dans la chapelle de Guarini.

Authenticité : en 1988, la datation par le carbone 14 fait consensus pour donner une origine médiévale du suaire (XIIIe – XIVe siècle), qui ne peut donc pas être qualifié comme une relique authentique. Dès leur publication, ces résultats sont acceptés par le pape Jean-Paul II et par l’évêque de Turin. En 1998, le Pape Jean-Paul II qualifie le linceul de « provocation à l’intelligence » et invite les scientifiques à poursuivre leurs recherches. Néanmoins, l'Église catholique, propriétaire du linceul depuis 1983, ne s’est jamais prononcée officiellement sur son authenticité).  

  • Piazza San Carlo

La piazza San Carlo est l'une des places principales de Turin. Elle mesure 168 × 76 mètres. Souvent surnommée par les Turinois « le salon de la ville », elle est située dans l’axe de la Via Roma. Elle est ouverte en 1638 d’après les dessins du comte Charles de Castellamonte. Elle a historiquement été nommée Piazza Reale, Piazza d’Armi ou encore place Napoléon. Son nom actuel, Saint-Charles, est un hommage à Charles Borromée. Les églises Santa Cristina et San Carlo se situent sur la place, tout comme une statue équestre de Emmanuel-Philibert de Savoie nommée, en piémontais, Caval ëd Brons (le cheval de bronze). Elle est entourée par de nombreux palais historiques et considérée comme l'un des principaux points touristiques de la ville.  

  • Mole Antonelliana

Construction : 1863.

Style : néo-classique.

Histoire : en 1848, la communauté israélite de Turin obtient ses droits civiques et décide de faire construire un temple monumental avec une école. En 1863, elle confie le projet à l’architecte Alessandro Antonelli (1798-1888). L’édifice prévu est de 47 mètres, mais les travaux sont suspendus en 1869. En 1877, la ville de Turin se porte acquéreur de la Mole, relance le chantier et y installe le musée du Risorgimento. De 1878 à sa mort en 1888, Antonelli reprend le chantier et porte sa hauteur à 163,35 mètres, érigeant ainsi la construction en maçonnerie la plus haute d’Europe. Une flèche est rajoutée en 1904, portant la hauteur à 167 m. En 1953, une tornade fait s’écrouler près de 47 mètres de la flèche. La spectaculaire restauration réalisée par l’architecte François Confino comprend une rénovation de l'ascenseur, réalisant l'ascension en 59 secondes.

Caractéristiques : c’est une structure en maçonnerie en forme de dôme de 167,5 mètres de haut, dont la construction commença en 1863. C’est l’un des plus hauts édifices en maçonnerie d’Europe, devenu le symbole de la ville. Située via Montebello, au cœur de la ville, elle doit son nom à l’architecte qui l’a conçue, Alessandro Antonelli.

Destination actuelle : destinée à l'origine à devenir le lieu de culte de la communauté juive de Turin, elle est aujourd'hui devenue – après avoir abrité le musée du Risorgimento lors de la création de celui-ci en 1908 – le siège du musée national du cinéma depuis juillet 2000.

Petite histoire : La Mole Antonelliana est représentée sur le verso de la pièce italienne de 2 centimes d'euro. La Mole a inspiré le logo officiel des Jeux olympiques de Turin en 2006, sur lequel elle figure de manière stylisée.

Classement : Bien culturel italien.  

  • Teatro Regio

Construction : ouverture en 1740. Reconstruit en 1966.

Style : moderne.

Histoire : la décision de construire un opéra est prise en 1713, lorsque le Traité d'Utrecht ajoute à la Savoie le Royaume de Sardaigne, sous Victor-Amédée II. Ce n’est qu’en 1738, sous son successeur Charles-Emmanuel III, que commencèrent les travaux. Conçu par Filippo Juvarra, le théâtre est réalisé par Benedetto Alfieri. Né quarante ans avant la Scala, le Regio s’enorgueillit d’avoir présenté des centaines de premières, parmi lesquelles Manon Lescaut, La Bohème de Giacomo Puccini ou Salomé de Richard Strauss. Le théâtre pouvait accueillir 2 500 spectateurs et sa salle était considérée comme la plus grandiose d’Europe. La nuit du 8 au 9 février 1936, la salle et la scène du Teatrio Regio sont complètement détruites par un incendie. Puis les bombardements de 1942 et 1943 démolissent ce qui restait. Ce n’est qu’en 1966, que l’on confia à l’architecte Carlo Molino et à l’ingénieur Marcello Zavelani-Rossi le projet de reconstruction du théâtre. Le nouveau Teatro Regio s’inscrit harmonieusement dans le contexte architectural de l’ancienne place. Il est inauguré officiellement le 10 avril 1973 avec la représentation de I Vespri siciliani de Giuseppe Verdi.

Caractéristiques : le Teatro Regio (Théâtre royal) de Turin compte parmi les plus prestigieuses scènes d’opéra d’Italie. Il dispose de 1 500 places assises et est situé sur la grande place Castello de Turin.

Classement : Bien culturel italien.


À MANGER :  

  • Gianduja

La ou le gianduja est une pâte de chocolat et de noisettes finement broyées, à laquelle peuvent être ajoutés d’autres fruits à coque (amandes ou plus rarement des noix) également broyés, ainsi que du sucre glace et de la matière grasse (beurre de cacao, beurre pâtissier ou crème fraîche). Une gianduia réussie se caractérise par son onctuosité. Selon une hypothèse, ce vocable tirerait son origine d’un personnage de la commedia dell’arte surnommé « Gioan d’la douja » (Jean de la chope), ou « Gianduja ». Ce personnage allait devenir l’un des symboles de Turin. Ce symbole piémontais a fini par donner son nom au chocolat dit gianduiotto (chocolat fourré à la gianduia), connu auparavant sous diverses appellations. Les pâtissiers de Turin auraient pris l’habitude d’ajouter des noisettes au chocolat pendant le blocus continental ordonné par Napoléon contre les produits d’importation anglaise, qui rendait l’approvisionnement en cacao encore plus difficile et coûteux.

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