Mads Pedersen, le conquérant arc-en-ciel (II/V)

Série "Les joyaux de la Couronne"

Le Danemark rejoint cette année la liste prestigieuse des pays ayant accueilli le Grand Départ du Tour de France. Cette grande première accompagne l’avènement d’une « génération dorée » dans le grand concert du cyclisme international. Comment ont-ils imposé leur talent ? Le site letour.fr est allé à la rencontre des coureurs, formateurs et dirigeants qui ont façonné le cyclisme danois moderne.  

À 26 ans, Mads Pedersen (Trek-Segafredo) a déjà écrit l'histoire du cyclisme avec un titre de champion du monde et bien d'autres conquêtes à son actif. Le Danois a appris à tirer le meilleur parti de sa puissance dans les classiques et il vise une victoire à Paris-Roubaix. Mais cet été, il rêve de jaune alors que le Tour de France s’élance de Copenhague et visite ses routes d’entraînement autour de Holbæk dans la première partie de la 2e étape.

I - Rouler, s’amuser, répéter

Mads Pedersen avait « peut-être 3 ou 4 ans » lorsqu'il est monté sur un vélo pour la première fois. Il n’était guère plus âgé lorsqu'il s'est tourné vers la compétition : « J'ai commencé les courses de VTT à 7 ans, et celles sur route à 9 ans. Le football n'était pas mon truc et les autres sports ne me réussissaient pas vraiment. Alors ma mère et mon père m'ont donné un vélo, j'ai essayé et j'ai vraiment aimé. C'était amusant, je me faisais des amis dans le club local. Et maintenant, je suis toujours sur mon vélo, donc je pense que c'était une bonne chose d'en avoir un quand j'étais jeune. » « En 2014, j'ai réalisé que mon passe-temps pouvait être mon travail », se souvient Pedersen. « Je n'ai jamais vraiment suivi le cyclisme en dehors de ce que je faisais moi-même. Quand j'ai grandi un peu, en tant que junior et ainsi de suite, j'ai appris que je pouvais être un coureur de classiques, alors je regardais Tom Boonen, Fabian Cancellara et des gars comme ça... Mais je n'ai jamais été du genre à m'asseoir et à regarder, j'avais besoin de rouler. »  

II - Tracer sa voie 

« Pour moi, il est important de continuer à s’amuser, même maintenant que c’est devenu mon travail », explique Pedersen, qui vit sa sixième saison avec l’équipe Trek-Segafredo. Ses années juniors lui ont permis de s’éclater tout en évoluant à un haut niveau de performance, avec des succès sur Paris-Roubaix et la Coupe des Nations avec la sélection danoise : « Nous avions une très bonne équipe et nous nous sommes beaucoup amusés. Nous avons beaucoup gagné ces deux années et c'est évidemment sympa d’aller sur les courses quand on gagne beaucoup. » « J'ai rencontré Christa et Michael Skelde à l’intersaison pour signer un contrat avec Cult pour 2014 », se souvient Pedersen. « Ils voulaient que j'habite à Horsens, et c'est à 250, 300 km de chez moi. Je pense que Michael a été un peu choqué quand je leur ai dit que je ne voulais pas partir aussi loin, que je trouverais une autre équipe. Nous avons trouvé un accord et j'ai déménagé mais je suis resté dans ma région d’origine. J'étais le plus jeune coureur de l'équipe et ils se sont vraiment bien occupés de moi. Ils nous ont appris la vie de coureur et Michael m'a surtout appris à être un professionnel dans tous les aspects. »  

III - Croquer le monde sans attendre

Pedersen a rejoint Trek-Segafredo et le World Tour en 2017, à seulement 21 ans, et a rapidement laissé sa marque : champion du Danemark (2017), podium sur le Tour des Flandres (2018), champion du monde (2019)… Il en était le premier surpris, explique-t-il : « J'ai beaucoup appris en tant que coureur Pro Conti mais je ne savais pas à quoi m'attendre en rejoignant Trek à part être un bon équipier et faire de mon mieux pour aider les grands leaders. Mes victoires lors de ma première année m'ont donné de la confiance, et avec la 2e place sur les Flandres l'année suivante, j'étais vraiment excité et prêt à aller plus haut. » L’année 2019 est celle de sa plus grande conquête, mais elle a commencé difficilement pour le Danois : « La majeure partie de l'année a été un échec mais tout a changé dans la dernière semaine de la saison. J'ai gagné Isbergues et les championnats du monde. L'année était sauvée et ma carrière prenait une toute autre voie. J'étais dans une nouvelle position après les championnats du monde. »  

IV - Continuer à rêver

Malgré l’importance des Mondiaux, l’arc-en-ciel n’était pas le prix le plus élevé dans l’imaginaire de Pedersen. « J'ai gagné Paris-Roubaix en tant que junior, et je veux le gagner dans le World Tour », avance le Danois. « Même quand j'ai gagné le maillot arc-en-ciel, mon plus grand objectif de l'année était Paris-Roubaix. C'est bien d'avoir été champion du monde, j'ai les bandes arc-en-ciel à chaque fois que je roule. Mais pour être honnête, mon plus grand objectif depuis que je suis sorti des juniors est de gagner Paris-Roubaix. » Ses tentatives sur les pavés de l'Enfer du Nord ont été entravées par des problèmes mécaniques et des chutes. En attendant de retenter sa chance au printemps, Pedersen a un autre rêve en vue cet été : « Avoir le Tour de France pendant trois jours au Danemark, c'est énorme. On passe devant chez moi, sur les routes où je m'entraîne, donc c'est vraiment particulier. Le chrono est court donc j'espère pouvoir rester dans le coup, à 10, 12 secondes du vainqueur. Après, j’espère faire de bons sprints. Et si je peux rêver, le Maillot Jaune, au Danemark, ce serait pour moi la plus grande réussite de cette année. Je sais que c'est vraiment difficile, mais c'est le scénario rêvé. »


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