A trois jours de la première étape du 106e Tour de France, les coureurs des 22 équipes convoquées affluent vers Bruxelles, où l’on fête encore plus que d’habitude le champion de tout le pays Eddy Merckx, dont le portrait en Maillot Jaune s’affiche en ultra-grand format. Les champions de l’année et même du futur ont aussi fait en quelque sorte leur entrée en scène, le jeune Remco Evenepoel ayant participé avec Greg van Avermaet à la conférence des enfants, tandis que Thibaut Pinot n’a pas fait mystère de ses ambitions devant les journalistes.
STATISTIQUES : MOVISTAR ET INEOS EN HAUT DES TABLEAUX
22 équipes seront au départ de la première étape samedi matin. Toutes ont à leur actif l’expérience de l’épreuve, avec au minimum deux participations dans leur historique.
- La doyenne est l’Espagnole Movistar, engagée 36 fois d’affilée depuis l’édition 1983 (Angel Arroyo dauphin de Laurent Fignon), sous l’appellation Reynolds puis Banesto, Iles Baléares, Caisse d’Épargne jusqu’à la reprise de l’équipe par le groupe de téléphonie en 2011. Suit de près dans le fil de l’histoire la Hollandaise Jumbo-Visma, héritière de Kwantum-Hallen de Jan Raas (sur le Tour à partir de 1984), Superconfex, Buckler, WordPerfect, Novell, Rabobank, Belkin et LottoNL. Elle compte 35 participations, soit trois de plus que Lotto-Soudal. La première formation sponsorisée par la loterie nationale belge est apparue en 1985 mais a manqué deux éditions de la Grande Boucle. Parmi les Françaises, AG2R-La Mondiale est la plus capée avec 25 participations, devant Cofidis et Groupama-FDJ qui en comptent chacune 22, sans interruption depuis 1997. Les deux plus jeunes sont Bahrain-Merida et Wanty-Groupe Gobert, qui ont seulement disputé le Tour de France en 2017 et 2018.
- Le Team Ineos mène le classement du Maillot Jaune pour avoir dominé le classement général à 88 reprises (depuis 2012, sous appellation Team Sky), devant Movistar, 79 fois en tête (la dernière remonte à 2008 avec Alejandro Valverde). Arkéa-Samsic, Bahrain-Merida, Katusha-Alpecin et Wanty-Groupe Gobert sont les équipes qui n’ont encore jamais connu les joies du Maillot Jaune.
- Jumbo-Visma compte le plus de victoires d’étapes (53), devant Deceuninck-Quick Step (37), Lotto-Soudal (33) et Movistar (32). Arkéa-Samsic, Bahrain-Merida et Wanty-Groupe Gobert sont les équipes qui n’ont encore jamais gagné d’étape.
- Quatre équipes ont déjà remporté le Tour de France : Movistar (7), Ineos (6), Astana (2) et CCC (1).
EDDY MERCKX… TOUJOURS PLUS GRAND
Il continue de battre des records. Le plus grand champion de l’histoire du cyclisme, avec 525 victoires au total dont 5 sur le Tour de France, dès sa première participation il y a maintenant 50 ans, est honoré tout au long de la semaine du Grand Départ de Bruxelles. Et pour l’inauguration de la permanence et du centre de presse, orchestrée par le directeur du Tour Christian Prudhomme et le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close, une gigantesque bâche a été dévoilée, tendue sur une pelouse située entre l’Atomium et le parc des expositions, avec Eddy Merckx vêtu de son plus bel habit, le Maillot Jaune. Le visage radieux du champion s’affiche sur 3272 mètres carrés, soit la bâche la plus grande jamais produite et exposée en Belgique.
LES CHAMPIONS BELGES DEVANT LEURS JEUNES SUPPORTERS
Lieu de rendez-vous de tous les suiveurs en partance pour le Tour, la permanence de l’organisation accueille également de nombreux coureurs pour des conférences de presse, mais la première d’entre elles est traditionnellement consacrée depuis 2015 à des enfants des écoles de cyclisme de la région, qui soumettent à la question les champions qu’ils ont l’habitude d’encourager devant leurs écrans. Cette année, les jeunes Belges ont eu la visite du champion olympique Greg Avermaet, de Maxime Monfort mais aussi de l’espoir national Remco Evenepoel, à peine plus âgé qu’eux mais qui a déjà fait des ravages en devenant double champion du monde juniors. Habitué à la comparaison, le néo-pro engagé chez Deceuninck-Quick Step a été interpellé sur son désir de marcher dans les pas d’Eddy Merckx : « la première chose, ce sera d’abord de participer au Tour de France. Et faire aussi bien ça me semble difficile, surtout que l’époque a changé », a poliment développé le garçon. Le vainqueur de Paris-Roubaix 2017 se projette quant à lui avec beaucoup plus d’assurance sur ses attentes pour l’édition 2019 : « Ma motivation est décuplée avec ce départ du Tour en Belgique et spécialement avec des passages dans la première étape par le Mur de Grammont et le Bosberg. J’espère bien gagner une étape cette année et j’aimerais que ce soit dans mon pays. Nous avons une chance de le faire sur le contre-la-montre par équipes ». Le leader de CCC garde en tête sa victoire dans l’exercice collectif avec BMC l’année dernière à Cholet, qui lui avait permis d’enfiler le Maillot Jaune pendant deux jours. Il faudra se montrer au même niveau pour pouvoir tenir l’engagement pris devant les enfants !
GROUPAMA-FDJ VISE TRÈS HAUT
La formation française a été la première à se présenter devant les journalistes au centre de presse, dans une atmosphère de solennité qu’installe toujours Marc Madiot au moment de détailler ses objectifs pour « la plus grande course du monde ». Le manager a mis en évidence le changement de cap par rapport à l’année dernière, lorsque son groupe était bâti autour d’Arnaud Démare : « Cette fois-ci, notre ambition c’est dans les montagnes. Nous avons un effectif solide et complet. Nous savons qu’Ineos a les clés du camion, mais il y en a une dizaine d’autres qui son capables de les titiller, de les bousculer et pourquoi pas de les anéantir au classement général. On en fait partie ». C’est bien entendu sur son leader Thibaut Pinot qui mise Madiot. Et le principal intéressé avoue une détermination différente des années précédentes à l’approche du Tour : « l’année dernière c’était difficile d’être encore en période de soins à cette époque et de regarder la course dans mon canapé. C’est là que j’ai vraiment pris conscience de ce que représente le Tour. Maintenant, j’ai pu suivre une présentation optimale, depuis le mois de décembre avec les sept coureurs qui sont aujourd’hui autour de moi. Je n’ai pas été aussi prêt depuis l’année 2014 ». Il y a cinq ans, Pinot avait terminé la Grande Boucle sur le podium des Champs-Elysées, derrière Vincenzo Nibali et Jean-Christophe Péraud.
