L’étape de Poligny a été présentée comme la dernière chance des baroudeurs sur le Tour de France 2023. Et dans ce registre, c’est bien la crème de la crème que l’on a retrouvé dans un groupe d’échappés qui avait déjà fière allure avec 9 coureurs, et qui est devenu encore plus impressionnant avec 36 coureurs juste après le sprint intermédiaire. Parmi eux, un trio a trouvé l’ouverture dans la côte d’Ivory (km 144,7) avec Kasper Asgreen, Ben O’Connor et Matej Mohoric. Une explication s’est organisée dans le dernier kilomètre, à l’avantage de Matej Mohoric qui a gagné le sprint final avec une avance infime sur le vainqueur de l’étape de Bourg-en-Bresse. Le coureur de Bahrain Victorious, après ses deux victoires en 2021 en solitaire au Creusot et à Libourne, ajoute une troisième victoire sur le Tour à son palmarès et apporte également une troisième victoire à son équipe sur le Tour 2023. Mohoric apporte aussi avec cette 16e victoire pour la Slovénie la satisfaction de remporter un duel avec le Danemark, à deux jours de l’arrivée à Paris. Jonas Vingegaard a franchi la ligne d’arrivée près de 14 minutes plus tard au sein du peloton, le Maillot Jaune toujours solidement collé à ses épaules.
Un duo Lutsenko-Pedersen à l’attaque
Le peloton est rassemblé à Moirans-en-Motagne avec 151 coureurs. La plupart d’entre eux ont saisi l’intérêt de prendre l’échappée du jour, en particulier parmi les formations qui n’ont pas encore levé les bras sur le Tour et qui voient les occasions se raréfier. C’est le cas pour les TotalEnergies qui tentent par exemple le coup en début d’étape avec Mathieu Burgaudeau ou Peter Sagan, mais aussi pour les Groupama-FDJ qui envoient Quentin Pacher, Stefan Küng ou Valentin Madouas… sans succès. Au kilomètre 19, un duo constitué de Lutsenko (Astana) et Pedersen (Lidl-Trek) espère tenir la bonne formule, mais passe 18 kilomètres à l’avant sans accueillir de renfort.
36 coureurs à l’avant
Les attaques se multiplient, mais ce n’est qu’au kilomètre 55 qu’un groupe de 9 coureurs se détache avec Benoot (Jumbo-Visma), Trentin (UAE), Alaphilippe (Soudal-Quick Step), Haig (Bahrain Victorious), Politt (Bora-Hansgrohe), Pedersen (Lidl-Trek), Zimmermann (Intermarché-Circus-Wanty), Barguil (Arkéa-Samsic) et Campenaerts (Lotto Dstny). Ils obtiennent une avance de 1’15’’, mais plusieurs formations non représentées, en particulier Israel-Premier Tech et Uno-X, exercent une forte pression pour être associées à la fête. Au sprint intermédiaire de Ney (km 97,7), l’écart n’est plus que de 35’’, et c’est immédiatement après qu’est lancée une contre-attaque avec Laporte (Jumbo-Visma), Pidcock (Ineos Grendiers), Van den Berg (Groupama-FDJ), Bettiol, Powless (EF Education-Easypost), Asgreen (Soudal-Quick Step), Mohoric, Wright (Bahrain Victorious), Haller, Meeus (Bora-Hansgrohe), O’Connor, Naesen (AG2R-Citroën), Van der Poel, Philipsen (Alpecin-Deceuninck), I.Izagirre (Cofidis), Clarke, Houle, Neilands, Strong (Israel-Premier Tech), Durbridge, Groenewegen, Mezgec (Jayco-AlUla), Abrahamsen, Charmig, Tiller, Waerenskjold (Uno-X), Oss et Turgis (TotalEnergies). La jonction avec la tête de course est opérée au km 106.
Un sprint à trois
Cette fois-ci, le peloton Maillot Jaune laisse une liberté quasi-totale à l’échappée, qui perd des éléments dans la côte d’Ivory, où une offensive convaincante est lancée par Asgreen, O'Connor et Mohoric. Le reste du groupe est bousculé et remanié par une série d’offensives et de répliques, mais à 12 km de l’arrivée, c’est face à Laporte, Trentin, Pidcock, Bettiol, Pedersen, Van der Poel, Philipsen, Zimmermann et Mezgec que le trio doit défendre ses chances. En entrant dans les 8 kilomètres de la dernière ligne droite avec 25’’, ils peuvent commencer à songer à une explication à trois, qui se joue effectivement dans le dernier kilomètre. Ben O’Connor tente sa chance aux 500 mètres, conscient que sa pointe de vitesse serait insuffisante pour lutter avec ses rivaux. Asgreen et Mohoric sont départagés à la photo-finish : le duel final est remporté par le coureur de Bahrain Victorious.