Dan Martin, le punch à l’irlandaise

Tour de France 2018 | Étape 6 | Brest > Mûr-de-Bretagne Guerlédan

Les arrivées à Mûr-de-Bretagne se prêtent à des explications musclées sur l’ascension en ligne droite où s’étaient auparavant imposés Cadel Evans en 2011 et Alexis Vuillermoz en 2015. Cette fois-ci, l’étape s’est révélée éreintante bien avant le circuit final et essentiellement sous l’impulsion des coureurs de Quick Step, auteurs d’un coup de force à mi-course. Le final, marqué par des problèmes mécaniques ayant éliminé des débats Tom Dumoulin et Romain Bardet, a été exploité par Dan Martin, finalement capable de dominer les favoris de la formation belge en attaquant juste avant le dernier kilomètre. Puncheur de première classe, vainqueur  de Liège-Bastogne-Liège la même année que sa première victoire sur le Tour de France à Bagnères-de-Bigorre, Dan Martin a résisté au retour de Pierre Latour pour aller chercher son deuxième succès, cinq ans après. Il devient le troisième multiple vainqueur irlandais après Sean Kelly et Stephen Roche. 

Dion Smith chasse les pois
Les 170 coureurs ayant franchi la ligne d’arrivée à Quimper sont bien présents à Brest pour le départ de la 6e étape. Laurent Pichon (Fortuneo), Damien Gaudin, Fabien Grellier (Direct Energie), Anthony Turgis (Cofidis) et Dion Smith (Wanty-Gobert) sortent du peloton dès le premier kilomètre sans réellement batailler. Ils creusent rapidement un écart conséquent de 7 minutes enregistré juste avant la montée du Roc’h Trévézel, le point culminant du Tour jusqu’à son entrée dans les Alpes. Dion Smith le franchit en tête, confirmant son ambition de retrouver le maillot à pois dont il a été dépossédé hier. Au sommet (340 m d’altitude), le retard du peloton est descendu à 6’45’’, les coureurs de Quick Step ayant choisi d’augmenter légèrement l’allure.

Coup de force des Quick Step
En réalité, la formation belge prépare une manœuvre dont elle est coutumière, à l’occasion d’un changement de direction (km 78) où elle étire le peloton jusqu’à le rompre en trois morceaux. Un premier groupe de coureurs piégés avec notamment Quintana, Fuglsang, Dan Martin, Nibali  et Zakarin, travaille pour opérer la jonction après une douzaine de kilomètres d’effort. Encore plus attardés, quarante autres coureurs dont Roglic reviennent au contact plus tardivement, à la faveur d’un léger ralentissement des Quick Step. Au final, en 25 kilomètres l’opération a rapproché le peloton à 2’10’’ (km 101) du quinté de tête. 

Grellier en solo
Au sprint intermédiaire de Plouguernével (km 135), remporté à l’avant de la course par Laurent Pichon et dans le peloton par Alexander Kristoff, Damien Gaudin attaque en solitaire mais son aventure ne dure que 14 kilomètres. L’échappée est une nouvelle fois secouée par une accélération de Grellier, encore plus éphémère. Mais le Vendéen de l’équipe Direct Energie récidive et aborde seul la première ascension de Mûr-de-Bretagne, avec seulement 30’’ d’avance sur le peloton. Il est avalé dans la fin de la montée, dont profite Toms Skujins pour sortir du peloton et consolider son maillot à pois.

Crevaison pour Dumoulin
Dans son sillage, Jack Bauer s’isole et passe 12 km en tête. Le peloton a repris le coureur de Mitchelton, mais aussi perdu Tom Dumoulin sur crevaison à 4 km de la ligne. Romain Bardet, contraint à un changement de vélo immédiatement avant l’ascension finale, se présente dans de mauvaises conditions pour le match qui doit se jouer à l’avant. La bataille des puncheurs est prise à son compte par Dan Martin à la Flamme Rouge. Le coureur d’Emirates laisse ses rivaux sans réaction et file vers la victoire, que tente tout de même de lui contester Pierre Latour dans les 500 derniers mètres. Mais l’Irlandais résiste et remporte sa deuxième étape sur le Tour de France.   

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